La scène où le jeune Kazem est embarqué au poste de police avec la nana voilée-capotée intégrale qu'il avait simplement suivie dans la rue - regardée, zieutée quoi - par deux gardien(nes) de la religion, est aussi terrifiante que la morale impitoyable des mollahs zélés gardée par leurs implacables gardes-chiourmes, celle ou pour boire un petit coup il faut aller piquer de l'alcool médicinal, de même que la scène de la circoncision des deux petits moutards - ... Incroyable que l'on puisse encore mutiler de nos jours des milliards de petits mecs juifs et musulmans au nom de principes religieux despotiquement iniques, on dénonce l'excision, on devrait dénoncer la circoncision...- Oui, ces trois scènes pourraient parfaitement figurer dans un tableau de Brueghel l'ancien !
Réflexion sur une autre forme de décérébration dans notre temps actuel, toujours au cinéma, avec "Shame" de Mc Queen. Il, Brandon, a un très bon job. Il est addict au sexe sans âme mais ça c'est le fil rouge. Le problème c'est la capacité de vivre ou non. D'échapper à une vie solitaire terne et glauque dans un luxueux appartement glacial comme mille banquises, terne et glauque comme les extérieurs-nuits admirablement filmés. Capacité d'émotion, de parole retrouvée, d'échange, de sexualité normale. Se recérébrer tout simplement.
Comment ? Tout est décérébrateur, annihilateur : religion, pauvreté, illétrisme, traumas divers, argent, business. Comment réintégrer l'espace-vie fondamental ? Mon regard au vu de ces deux films était déchiré, comme le dit ce petit opuscule de ciné que j'ai encore près de mon clavier, par un constat terrible et par tant de beauté.
http://www.pieter-bruegel.com/proverbe/proverbe2.htm