Enfin un Monday Night digne de ce nom! Et quoi de plus adéquat qu’une panne de courant pour conclure une semaine fertile en rebondissements!
Steelers 3 49ers 20
Finalement un Monday Night qui s’annonce prometteur. Après les Jaguars, les Rams et les Seahawks, ça doit être la fête dans les bureaux d’ESPN.
Sauf que le réseau câblé doit être victime d’un sort cette année. Quelques minutes avant le match, une panne de courant frappe le vieux Candlestick Park et la partie est retardée. Hum, une panne d’électricité dans un stade où il y a eu un meurtre en août dernier. Rassurant quand même! Le commentateur Mike Tirico nous informe que les cheerleaders venaient juste de sauter sur le terrain et étaient en pleine prestation au moment de l'interruption, mais elles ont poursuivi leur prestation sans sourciller. Il y a de ces actes d’héroïsme qui nous touchent droit au cœur! Rôdé jusque dans les moindres éclats de rire, le bla-bla en studio devient maintenant de l’impro. Il faudrait sortir les claques!!
La partie débute finalement avec un retard d’une trentaine de minutes. Ça ne semble pas affecter les Steelers qui mènent une belle première série jusque dans la zone brune. Mendenhall semble alors échapper le ballon, mais malgré les hauts cris des partisans, la reprise montre qu’il avait un genou au sol au moment de l’échappée. Qu’à cela ne tienne, dès le jeu suivant Carlos Rogers intercepte le relais du Gros Ben et le ramène essentiellement à la ligne de mêlée originale.
Le Frisco part alors sur une série offensive franchement impressionnante de 7 minutes. Jusqu’à 5 verges des buts, ils ont la réponse à tout ce que le rusé Dick Lebeau leur oppose comme formation défensive. Cependant, les Niners ne sont que 31e dans la zone rouge et ça paraît. A l’intérieur de la ligne de 5, Gore perd du terrain au sol et Smith devient imprécis. Placement. 3-0.
Il y a beaucoup de terrible towels dans la foule. Les fans de Pittsburgh continuent d’envahir les stades adverses et à la décharge des locaux, ils ne devaient pas penser que cette rencontre aurait l’importance qu’elle a ce soir lorsque les billets furent mis en vente.
Malgré une entorse à la cheville, Roethlisberger joue. Et pour nous faire comprendre à quel point il est tough, il s’assure d’être seul dans un plan de caméra en boitant sur les lignes de cotés. Puis, il revient au jeu et fait fit de la douleur en se déplace correctement pour mener une poussée intéressante qui se termine cependant de la même façon que la première, soit par une interception. Les grimaces de douleur reprennent et Ben recommence à boiter en retraitant sur les lignes de cotés. Si Pittsburgh gagne, je vois déjà les ralentis sur le visage cramoisi avec la belle musique inspirante. Quel dommage que je sois si cynique, je pourrais presque verser une larme!
San Francisco va encore se rendre dans la zone rouge et s’embouteiller là. David Akers sort Jerry Rice du livre des records de la concession. Son botté de placement en fait le joueur ayant accumulé le plus de points en une saison de l’histoire des rouges et or. Me semble que c’est plus gagnant quand le détenteur de ce record est quelqu’un qui marque des touchés. 6-0.
Hé ben, une autre panne! Il fallait la payer cette facture d’électricité messieurs les comptables des Niners! Cette fois l’interruption dure 15 minutes et à la reprise, on écoule le temps pour arriver à la mi-temps avec cette égalité.
A la pause, Chris Berman oublie le Fastest 3 minutes au profit de Chris Mortensen qui nous apprend que la compagnie d’électricité de la place confirme que Candlestick est le seul client affecté par la panne d’électricité ce soir à San Francisco. Tough luck. ESPN traite ces pannes avec le même zèle que TVA couvre une « tempête » de neige de 5 cm!
Il faut attendre la moitié du 3e quart pour finalement voir les premiers points des noirs et jaunes. Roethlisberger mène une longue poussée offensive dont le fait saillant est une attrapée de 39 verges du TE Heath Miller. Shaun Suisham réussit son plus long placement de la saison, sur 51 verges et réduit l’écart de moitié.
Sauf que les casques dorés répliquent aussitôt. Méthodique depuis le début de la soirée, Alex Smith enchaîne 3 passes de plus de 20 verges pour amener les siens à une verge des buts. Cette fois l’offensive de Jim Harbaugh complète le travail sur un play action d’une verge vers Vernon Davis fin seul dans la zone de buts. 13-3.
Les choses déboulent. L’excellent Aldon Smith rejoint Big Ben profondément dans sa zone et lui fait perdre la roche. Les Niners recouvrent et semblent de nouveau incapables de convertir cette opportunité en touché, mais reçoivent une deuxième chance sur un appel douteux de « leaping » sur le placement. Frank Gore profite de cette chance pour franchir la ligne des buts et mettre le match hors de portée des Steelers. 20-3 pour les impressionnants 49ers.
Ça se terminera ainsi. San Francisco fait taire ses détracteurs avec une victoire convaincante contre un adversaire de calibre. La manière impressionne autant que le résultat. La défensive a provoqué 4 revirements et l’attaque a dominé la ligne d’engagement face au rideau de fer Pittsbourgeois. Bravo! Du côté de la ville de l’acier, ils laissent filer une chance en or de se positionner dans le siège du conducteur dans la course au titre de l’AFC Nord. La contre-performance des Ravens à San Diego est donc sans conséquence.
Les dernières réflexions
Les Lions qu’on aime : Le bandwagon des Lions a considérablement diminué depuis leur départ canon. Indiscipline, coups salauds, défensive passoire et manque d’imagination offensif, toutes les critiques (valides) y ont passé. Sauf qu’à force de focuser sur ce que les félins n’ont pas, nous en sommes venus à oublier ce qu’ils ont. L’équipe de Jim Schwartz s’est donc employée à nous rappeler ce qu’ils peuvent faire de bien dans les 6 dernières minutes de la partie d’hier. Et ce qu’ils font de mieux, c’est marquer rapidement. Ils ont traversé le terrain 2 fois en environ 2 minutes, menés par Matthew Stafford et surtout, Calvin Johnson. Megatron mérite sa place dans la discussion comme un des playmakers les plus dangereux du football. A lui seul, il fut la dernière drive des Lions dimanche, une poussée spectaculaire. Ne serais-ce qu’à cause de lui et de la menace constante du long jeu qu’il représente, on ne peut jamais enterrer les Lions, peu importe leur déficit. Après tout, ça fait 4 fois qu’ils reviennent de l’arrière. Défensivement, ils en arrachent, mais dans les moments important, leur pain et leur beurre, la pression sur le quart-arrière, s’est manifestée avec le sack important de Cliff Avril qui a neutralisé la poussée de la dernière chance des Raiders. Puis, le vilain par excellence, Ndamukong Suh a prouvé qu’il était tout un joueur de football en bloquant le botté de Janikowski sur le dernier jeu du match. Détroit n’a pas la meilleure équipe de la NFC, loin de là, mais avec une telle puissance de feu à l’attaque, ils seront un opposant que plusieurs préféreront éviter en séries.
Do the Drew : Nick T. l’a écrit dans les miettes du lundi, Drew Brees a connu un match exceptionnel ce dimanche au Minnesota et a de fortes chances d’éclipser la marque de Dan Marino pour le plus de verges accumulées par la voie des airs dans une saison dès lundi soir prochain. Le QB des Saints a produit 5 autres majeurs face à la défensive médusée des Vikings. Leur défaite à Green Bay en lever de rideau a éloigné la Nouvelle-Orléans des projecteurs, mais les fleurdelisés sont sur une lancée irrésistible présentement et ils seront difficiles à arrêter. Packers ou Saints? J’analyserai de plus près ces 2 formations dans le tailgate de la semaine prochaine, mais en attendant, le débat est ouvert.
L’année de l’attaque? : La défensive des Chiefs a surpris la planète NFL en contenant la puissante attaque fromagée handicapée, il est vrai, par quelques blessures. Pourtant, cette défensive nous avait lancé quelques avertissements sur leurs capacités plus tôt en saison en contenant les Pats pendant une demie et les Steelers durant tout un match. Sauf que l’attaque sous Tyler Palko était tellement nulle que la fatigue et le découragement finissaient pas les rattraper. Cependant, avec le retour des blessés et une attaque potable l’an prochain, cette défensive pourrait revenir au niveau de l’an dernier. Contrairement à Miguel Bujold de la Presse, je les trouve cependant trop inconstants pour les voir s’élever parmi les meilleurs. J’ai encore leur performance du week end dernier en tête. Tout ce détour pour dire que ce n’est habituellement pas rare de voir des défensives dominer, surtout en décembre. Mais les grosses équipes du moment (Packers, Saints, Patriots) sont toutes des puissances offensives ayant des carences en défensive. On l’oublie, mais l’an dernier, la défensive du Pack était la 2e de la NFL, validant ainsi leur présence au Super Bowl. Mais, à moins que les Steelers s’imposent, le Gros Match de cette année pourrait être un duel offensif. Imaginez le pointage si le Super Bowl devait se disputer entre la Nouvelle-Angleterre et Green Bay! Ça ressemblera à un score de basket-ball!
Un Super Bowl Chargers-Eagles?? C’est encore possible! : Eh oui, ces 2 clubs donnés pour morts de nombreuses fois cette saison profitent de l’inconstance des formations au sommet de leurs divisions respectives pour demeurer en vie. Il faudrait un puissant alignement des astres pour que ces équipes sauvent ainsi leur saison, mais rien n’est impossible et ces équipes jouent finalement à la hauteur de leur potentiel. A défaut de se qualifier pour la grande danse hivernale, ils pourront à tout le moins jouer les trouble-fêtes d’ici la fin du calendrier. Parmi les autres long shots, Kansas City, Seattle et l’Arizona ne sont pas encore officiellement éliminés. Ne misez pas de trop grosses sommes sur eux cependant. Pour le dernier wild card dans la AFC cependant, tous les scénarios sont encore permis, sauf que les Jets sont encore en contrôle malgré leur dégelée subie hier. Si le NYJ et les Bengals remportent leurs 2 derniers rendez-vous, ils seraient à égalité à 10-6 et il faudrait fouiller profondément dans les bris d’égalité pour les départager. Cependant, au 4e bris, la faiblesse de l’opposition rencontrée par Cincinnati viendrait lui coûter une place en séries. Vous comprendrez donc que l’auteur de ces lignes se transformera en partisan des Giants lors de la guerre fratricide de la Grosse Pomme samedi prochain!
On ne s’ennuie pas avec Tebow : Tel que souligné dans les conclusions des matchs de 16h, Tim Tebow a montré le gouffre qui le sépare encore des meilleurs quarts-arrières du football ce dimanche contre Tom Brady. Sauf que le QB des Broncos a encore assuré le spectacle grâce à son jeu non-orthodoxe. Sur le premier touché du match, il a brisé plus de plaqués qu’un RB moyen, ce qui nous fait réaliser la menace qu’il représente avec ses jambes. De plus, sans être un Ben Roethlisberger, on a vu sur ce jeu où il a évité le safety qu’il n’est pas facile à rabattre au sol. Par contre, toutes ces feintes et ces plaqués évités ne fonctionnent pas toujours et Tebow a encaissé un des pires sacks de l’histoire du football, un recul de 28 verges. Ouch! Je ne suis pas encore convaincu que Tebow deviendra un QB partant fiable, mais une équipe intelligente devrait pouvoir lui préparer un package de jeux pour l’insérer sur le terrain une quinzaine de fois par match en relève à un quart régulier. Qu’on l’aime ou non, ce gars-là est un playmaker.