Définie comme un accès restreint, inadéquat ou incertain à des aliments sains, nutritifs et socialement acceptables, l'insécurité alimentaire touche plus de 6% des habitants en région parisienne, soit 1 personne sur 15. C'est ce que révèle cette étude publiée par l'Institut de veille sanitaire, InVS dans son BEH du 20 décembre, quelques jours avant les réveillons des Fêtes de Noël. Les plus touchées sont les familles les plus pauvres avec de jeunes enfants…
Ce travail est basé sur les données de la troisième vague de la cohorte « Santé, inégalités, ruptures sociales » (SIRS 2010) interroge chaque année 3.000 adultes représentatifs de la population de l'agglomération parisienne depuis 2005. Il distingue 2 types d'insécurité alimentaire, modérée et sévère.
6,3% des ménages(IC95% [5,0-8,0]) restants ont connu cette situation d'insécurité alimentaire
Au cours de l'année précédente dont 2,5% une situation d'insécurité alimentaire sévère.
Evidemment c'est le niveau de revenu (≤791euro; 791-1 166euro; >1 166€/UC) qui détermine l'insécurité alimentaire et les ménages en dessous du seuil de pauvreté avec un enfant de moins de 3 ans sont les plus touchés par cette situation (OR=2,11, p=0,03), donc avec un risque double d'avoir à la vivre.
Mais d'autres facteurs de risque sont identifiés :
· La prévalence de l'insécurité alimentaire diminue avec le vieillissement du chef de ménage.
· Elle augmente chez les bénéficiaires de minima sociaux
· Est 3 fois plus élevée chez les familles résidant en HLM
· 3 fois plus élevée chez les ménages résidant en ZUS
· Plus fréquente chez les employés et les ouvriers (respectivement 11,0% et 9,7%).
· Liée au niveau d'études
· plus faible dans les ménages monoparentaux et les ménages sans enfant que
· plus élevée dans les ménages « complexes », avec 3 enfants ou plus, ainsi que chez les ménages monoparentaux (17,1%).
Le fait d'avoir un enfant de moins de 3 ans chez les ménages les plus pauvres est l'un des facteurs déterminants de l'insécurité alimentaire (OR=2,11, IC95% [1,08-4,12]) et, même avec un revenu moyen, l'insécurité est forte chez les ménages monoparentaux.
Cette étude souligne la vulnérabilité de certains ménages de l'agglomération parisienne et si ces familles sont majoritairement suivies par les services sociaux, elle souligne le caractère indispensable des aides alimentaires. Du ressort des associations dont les subventions sont à la baisse et sur la sellette, ces résultats plaident pour une surveillance en santé publique mais aussi des politiques publiques supplémentaires et complémentaires aux revenus sociaux existants. Une contribution donc précieuse publiée par un institut d'études public…
Source : InVS BEH 20 décembre 2011 / n° 49-50 (vignette Restos du Cœur)
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