Récapitulons : dans ses 5 derniers livres, Michel Tremblay nous a présenté le personnage de Nana. Née et ayant passée une partie de son enfance en Saskatchewan, elle déménage à Montréal pour habiter avec sa mère où elles apprennent mutuellement à s’apprivoiser. Devenue une jeune femme, Nana rencontre Gabriel Tremblay et l’épouse. Cette Nana, on la connaissait déjà dans l’oeuvre de Tremblay, c’est la grosse femme d’à côté qui est enceinte, la mère de Michel Tremblay.
Vous suivez toujours?
Cette grande mêlée, et les 4 romans qui la précèdent, mettent tellement bien la table pour les célèbres chroniques du plateau Mont-Royal, que je me suis retenue à deux mains pour ne pas y replonger immédiatement. Michel Tremblay a d’ailleurs bien prévu le coup, en ajoutant à la fin de La grande mêlée, une chronologie de toutes ses pièces de théâtre et tous ses romans qui suivent les destinées des familles de Nana et Gabriel. Le motivés pourront donc se taper, en ordre svp, la quelque trentaine de livres qui, de La maison suspendue à Le paradis à la fin de vos jours, raconte leurs histoires.
La grande mêlée (qui est quand même le sujet de ce billet) clos donc de belle façon cette série de 5 volumes qui nous a présenté Nana et sa famille. On y retrouve les personnages marquants des 4 premiers tomes, qui sont tous invités à assister au mariage de Nana et Gabriel. Du magasinage de la robe à la réception, on passe en alternance du sourire à la mélancolie, parfois dans le même paragraphe. Même si on ne les aime pas tous de la même façon, on ne souhaite que du bien à tous ces gens dont on suit le destin depuis La traversée du continent. Dans un sens Michel Tremblay boucle la boucle, tout en semant les graines de quelques histoires à venir. Entre autres on fait la connaissance de la jeune Albertine (« la » Albertine en 5 temps) et de son frère Edouard (La duchesse de Langeais, Des nouvelles d’Edouard, etc.). Ceux qui ont lu Tremblay sauront reconnaître certains traits qui, déjà, en feront plus tard des personnages plus grands que nature.
Je ne peux que dire « mission accomplie ». Ce prologue aux chroniques m’a donné le goût de relire tout Michel Tremblay. Encore, encore et encore.