Voici le texte du 23 décembre 2006…

Publié le 20 décembre 2011 par Lawrence Desrosiers
Souvenirs heureux...
Il faisait froid, très froid, il y avait de la neige, tellement de neige.
Le soir, par les carreaux givrés de la fenêtre de ma chambre, j’admirais l’incessant ballet des charrues, déblayant le parking de l'église.
À l'extérieur des maisons, les décorations de Noël se faisaient rares; tout se passait à l'intérieur, dans notre cœur. Nous n'étions pas riches, mais nous ne manquions de rien. Les petits cadeaux que nous avions nous faisaient tellement plaisir.
Nous passions le congé des fêtes à jouer au hockey sur les patinoires extérieures, jusqu'à lèvres gercées, pieds gelés et nez rempli. Pas de chicane, ni de problème non résolu. Que du bonheur. Le soir venu, nos bâtons de hockey devenaient des fusils, et on jouait au cowboy. Que de plongeons spectaculaires ai-je fait au bas des énormes bancs de neige, blessé par le tir de l'ennemi, hurlant une douleur imaginaire. Nos habits d'hiver étaient semblables, nous avions l'air d'une bande de joyeux lutins.
Les arbres de Noël artificiels n'existaient pas. Je me rappelle l’odeur rassurante du sapin, mêlée à celle du poêle à bois, c’était bienfaisant. Au pied de l'arbre, il y avait un petit village composé de minuscules maisonnettes en carton colorées, illuminées; elles encadraient la crèche de Noël et ses personnages. Il y avait aussi un renne avec un traîneau. À plat ventre, je regardais cet assemblage des heures durant, rêveur...
Maman fredonnait inlassablement la même chanson de Noël, tout en œuvrant aux nombreux préparatifs nécessités par cette période de l’année; je l’entends encore chantonner « Oh nuit de paix, Sainte Nuit... ». Depuis, lorsque j’entends cette chanson, je m’ennuie d’elle.
Le plus beau de tous les cadeaux arrivait par avion. C'était mon père qui revenait des chantiers. Un moment magique; il se berçait, heureux d'être de retour, ses enfants tournoyant autour de lui, s’accrochant à ses genoux pour se faire bercer. Il était content de se retrouver parmi les siens.
Je me souviens et me souviendrai toujours...
Il y avait moins de cadeaux, mais du bonheur à profusion, un vrai Noël à s'étourdir.
Lo x (Joyeux Noël!)