Le temps qui passe
Le temps d'appuyer deux fois sur le déclencheur, de retirer l'un après l'autre les polaroids, l'instant est passé, des dizaines de secondes, un monde dans chacune d'elle, déjà loin dans le flot du temps…
J'aime leur velouté flou, cette douce pellicule d'irréel, non pixellisée, dont ils recouvrent le réel. Leur impression de bougé, d'impossibilité à saisir ce que l'on voit, est la preuve tangible que comprendre le monde ou seulement en capter un moment, est un leurre, aussi pour les photographes. Même New York, ou surtout New York, la ville de tous les “clichés”, échappe parfois à ceux qui veulent l'étreindre dans leurs images.