Il n'aura pas fallu longtemps pour passer de la théorie (en vidéo) à la pratique (en boutique) : juste à temps pour les fêtes, PayPal lance une expérimentation de paiement par mobile de proximité avec deux détaillants suédois. Et, ô surprise, comme pour confirmer mes prédictions, la technologie sans contact (NFC) est de la partie !
Deux composantes constituent le cœur de l'initiative : l'application PayPal InStore, disponible pour Android et iPhone, et un sticker NFC, que le consommateur collera sur son téléphone. Mais, à la différence d'autres implémentations de ces "gadgets", l'autocollant de PayPal est identifié par le logiciel mobile et associé au compte de l'utilisateur, ce qui permet d'offrir, malgré son isolation "physique", un service riche autour du paiement.
Comment le système fonctionne-t-il ? Au moment de régler son achat, le client approche son téléphone du terminal sans contact du commerçant, qui transmet toutes les données de la transaction (montant à payer et identifiant du sticker) au serveur de PayPal. Celui-ci peut alors demander une confirmation du règlement au consommateur, sur son mobile, matérialisée par la saisie d'un code secret.
Le fonctionnement sans autocollant est également prévu, en tous points semblable, si ce n'est que l'identification du compte PayPal du client ne se fait plus sans contact mais par la saisie sur le terminal du commerçant d'un code fourni par l'application mobile. La suite de la transaction se déroule comme précédemment.
Finalement, à l'inverse des solutions traditionnelles, la fonction NFC ne sert donc à PayPal qu'à faciliter l'acte de paiement, dont elle n'est qu'un élément accessoire. La société peut ainsi continuer à exploiter ses modes opératoires habituels, qu'elle maîtrise parfaitement, y compris du point de vue de la sécurité. De cette manière, elle est aussi en position de réaffirmer son autonomie par rapport aux autres acteurs (fabricants de mobiles, opérateurs de télécommunications...).
Cette dernière caractéristique fait de PayPal un concurrent sérieux dans la compétition qui agite le secteur du paiement sur mobile de proximité, qu'il serait facile d'oublier au milieu du battage qui entoure le sans contact "classique". Ses initiatives ne sont en effet pas contraintes par les tiraillements entre une multitude de "partenaires" ou par l'attente de la généralisation de telle ou telle technologie. Elle est au contraire entièrement libre d'avancer à son rythme, ce que même Google (Wallet) ne peut réellement se permettre.
Bien sûr, l'expérience suédoise n'est encore qu'un test, visant d'abord à évaluer l'appétence des commerçants et des consommateurs pour une nouvelle solution de paiement. Mais au moins, dans ce cas, on peut être assuré que cette phase ne traînera pas et que PayPal en tirera très rapidement les enseignements utiles (le déploiement est déjà annoncé pour 2012). Avec ces acteurs (j'inclus Google dans la course), on saura très vite si le paiement sur mobile a un avenir et quelle(s) solution(s) réussira(ont). Enfin !