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La tempête de Joachim a sévèrement touché la Bretagne, entraînant l'échouage du TK Bremen, un cargo qui transportait 190 tonnes de fioul. La région, qui a porté plainte contre X pour pollution, est malheureusement coutumière du fait.
Après le Torrey Canyon en 1967, l'Amoco Cadiz en 1978, l'Erika en 1999 ou encore le Prestige, échoué au large de la Galice en 2002 et dont les galettes de pétroles ont fini par atteindre le sud de la Bretagne, c'est le TK Bremen qui vient clôturer, pour l'heure, la triste série des marées noires bretonnes.
Aussi, après la tempête climatique, c'est une véritable tempête médiatique qui a frappé la région. Les déclarations, de chaque camp politique, se sont enchainées dans les quatre jours qui ont suivi l'échouage du pavillon maltais. Alors que Nathalie Kosciusko-Morizet déplorait un nouveau "gâchis environnemental", le président socialiste du Conseil régional de Bretagne Jean-Yves Le Drian, a annoncé dimanche que la région se constituait partie civile devant le tribunal de grande instance de Brest.
Bien que les autorités aient commencé à pomper le fioul restant dans les cuves du TK Bremen, 60 000 litres se sont échappés non loin de la plage d'Edeven, sur un site classé Natura 2000 et proche d'une quarantaine d'exploitations conchylicoles.
L'accident a suscité la colère des élus locaux et des associations de protection de l'environnement, qui ont rapidement posé la question qui fâche : pourquoi l'équipage-a-t-il été autorisé à quitter le port de Lorient alors qu'une tempête était annoncée ?
En attendant de savoir si la responsabilité revient à l'armateur, au capitaine, ou au port de Lorient (hypothèse encore timidement évoquée dans les médias), la région Bretagne a décidée de se constituer partie civile. En effet, comme le souligne Jean-Yves Le Drian "Avec l'échouage de ce cargo maltais, ce sont encore une fois les plages bretonnes qui sont souillées, le travail de centaines d'hommes et de femmes qui est menacé, le patrimoine naturel qui est en danger et, au-delà, l'image de toute une région qui est salie." Le Président de la région a ainsi souhaité " faire savoir que la Bretagne ne laissera plus rien passer concernant la pollution maritime".
Ce nouvel accident, qui s'ajoute à l'actuel fléau des algues vertes, est donc la goutte d'eau en trop pour les Bretons, qui veulent faire comprendre, une bonne fois pour toute, que leur patrimoine marin n'est pas un cimetière de cargos.
Olivia Montero