L’histoire s’intéresse à Tommy et Brendan Conlon, deux frères séparés depuis de nombreuses années. Ancien Marine brisé, Tommy rentre au pays et demande à son père de le préparer pour un tournoi d’arts martiaux mixtes qui lui permettrait de gagner une fortune. Personne ne sait ce qu’il espère faire de cet argent. De son côté, Brendan décide lui aussi de s’engager dans la compétition pour essayer de sauver sa famille. Entre les deux frères, les années n’ont pas adouci les rancœurs. Immanquablement, les routes de Tommy et de Brendan vont bientôt se croiser. Au-delà de l’affrontement qui s’annonce, pour chacun, quelle que soit la cause qu’ils défendent, il n’est pas seulement question de remporter un prix, mais de mener le combat d’une vie…
Au vu du pitch, on pourrait croire qu’il s’agit d’un film de combat de seconde zone comme il en existe tant d’autres mais ce n’est pas du tout le cas. En effet, à l’instar d’un Fighter, le scénario est plutôt bien construit et prend du temps pour développer ses personnages. Du coup, le début du film est plutôt lent et pose calmement les bases de l’histoire. C’est un aspect qui pourrait peut-être gêner certains mais que je trouve personnellement indispensable pour qu’on puisse s’attacher aux personnages et ressentir parfaitement ce qu’ils traversent. D’autant plus qu’ici, les personnages étaient relativement sombres et méritaient donc une explication détaillée afin de ne pas les classer immédiatement dans une catégorie un peu trop caricatural. C’est le cas par exemple de Tommy que l’on aurait pu uniquement voir comme le “mauvais” frère si on ne se référait qu’à sa situation actuelle. Passé cette phase d’introduction, le film monte progressivement en intensité jusqu’au dénouement absolument sublime. J’avais déjà adoré Fighter mais sincèrement, Warrior se situe encore un niveau au-dessus tant il est intense émotionnellement. Je suis peut-être plus réceptif à ce genre de valeurs et de sentiments mais je dois avouer que j’en avais parfois les larmes aux yeux.
Au-delà de l’histoire, si le film m’a tant ému, c’est véritablement grâce à la performance exceptionnelle des acteurs. A commencer par Tom Hardy dont l’interprétation m’a complètement bouleversé. En effet, sans qu’il ait besoin de parler, on pouvait très souvent imaginer la douleur qu’il ressentait rien qu’en regardant ses yeux. Face à lui, Joel Edgerton s’en sort également très bien avec un personnage peut-être moins tourmenté que celui de Tom Hardy mais un personnage tout de même pas épargné par les souffrances et le manque de reconnaissance paternelle. Il souhaite vraiment renouer avec son frère mais la communication est rompue et seule l’arène leur permettra de s’exprimer. Plus qu’un combat pour désigner un vainqueur, il s’agit surtout d’un combat pour régler ses comptes et évacuer toutes les rancœurs. A leurs côtés, j’ai également trouvé Nick Nolte et Jennifer Morrison plutôt convaincants. Ils apportent un contexte à l’histoire et donnent de l’impact à ce que vivent les deux frères sans jamais en faire trop, ou en tout cas en restant en retrait. Enfin, je terminerai en signalant deux aspects que j’ai vraiment beaucoup apprécié. Tout d’abord les scènes de combat qui peuvent sembler accessoire ici mais qui n’en sont pas moins réussies. Le MMA est une discipline impressionnante et le réalisateur est parfaitement parvenu à restituer l’ambiance de ce type d’affrontement. Ensuite la BO que j’ai trouvé absolument géniale, à la fois durant les scènes d’action que durant les scènes plus dramatiques. Elle rythmait avec beaucoup d’efficacité l’ensemble des séquences.Bref, vous l’aurez compris, j’ai vraiment adoré ce film. Très franchement, ça faisait longtemps que je n’avais pas pris une telle claque en regardant un film. Je ne m’attendais à rien de particulier et j’en suis ressorti impressionné et ému. C’est mon gros coup de cœur de cette fin d’année et il devrait très bien se positionner dans mon top cinéma de 2011 tant il m’a convaincu. Quoi qu’il en soit, j’espère que ma critique vous aura donné envie de le voir car il vaut vraiment la peine.