Holding Verte, une entreprise spécialisée dans le biogaz, voudrait produire de l’électricité avec un mélange de vin de Sancerre et du crottin de Chavignol.
Holding Verte, société pionnière dans le domaine du biogaz, va collecter pour la première fois des déchets organiques agricoles dans le Cher, comme des restes de pressurage des raisins ou fumier, dans un rayon de 30 kilomètres autour de sa future installation.
En échange, la société offrira aux agriculteurs du digestat, un résidu de la méthanisation (fermentation des matières organiques) qui aboutit à la formation de biogaz qui peut servir d’engrais. »C’est un troc de fumier contre digestat », explique Frédéric Flipo, cofondateur de Holding Verte, lors d’une interview à Reuters, ajoutant qu’une tonne de déchets produit presqu’une tonne de digestat.
Holding Verte compte atteindre une capacité de production d’électricité et de chauffage de sept mégawatts (MW) d’ici 2013 et projette de lancer dès l’an prochain une première unité de production d’un mégawatt utilisant le procédé de méthanisation.
Le biogaz est une industrie encore naissante en France. La hausse des tarifs de rachat d’électricité générée a néanmoins amélioré l’avenir de la filière. Contrairement aux autres énergies renouvelables comme les biocarburants, le biogaz ne dispose pas d’effets négatifs sur l’environnement.
« Nous répondons à une problématique territoriale, sur laquelle on va produire de l’électricité et de la chaleur qui pourront être utilisées par les collectivités viales réseaux chaleur ou les agriculteurs pour sécher leurs récoltes » précise Frédéric Flipo. Celui-ci a parfaitement conscience des limites de ce type d’énergie et se positionne sur un autre créneau : le territorialité.
« Dans l’absolu, toute la filière sera toujours plus petite qu’une centrale nucléaire. Le sujet, ce n’est pas tellement combien d’électricité on va pouvoir produire, c’est plus quelle volumétrie de déchets va être retraitée de manière vertueuse », explique-t-il.