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Le succès d’Intouchables a confirmé le statut désormais incontestable de François Cluzet, comédien sympathique ayant depuis peu développé son jeu en interprétant des personnages tourmentés auxquels on s’identifie aisément. On se souvient du petit frère de Souchon dans l’Eté meurtrier dont les rares répliques apportaient un rayon de soleil bienfaisant et on peut constater l’évolution jusqu’au rôle phare de Ne le dis à personne. L’occasion m’ayant été donnée de visionner un film « de jeunesse », je ne m’en suis pas privé.
De fait, Association de malfaiteurs surprend à plus d’un titre : la mise en place de l’intrigue, longue, permet aux comédiens quelques libertés de ton assez intéressantes : on ne sait pas trop où on va pendant la première demie-heure, avant que tout rentre dans l’ordre ; ensuite, ça s’enchaîne rapidement avec nos chefs d’entreprise blagueurs qui se retrouvent recherchés par la police tout en essayant de prouver leur innocence dans une affaire qui les dépasse (le financement occulte d’un parti ou lobby). Le premier problème vient du ton employé : Zidi est avant tout un réalisateur de comédies qu’il teinte toujours d’une grande tendresse envers les protagonistes ; chez lui, on n’est parfois pas loin de la farce, mais il le fait avec bonhomie et malice, régulièrement servi par des comédiens charismatiques. Or là, avec ce Malavoy assez monolithique (quoique plutôt élégant dans son attitude), Cluzet semble ne pas trouver sa place et on s’aperçoit que la direction d’acteurs n’est pas vraiment à la hauteur, d’autant que Claire Nebout n’apparaît que pour dévoiler son physique avenant et que les autres seconds rôles sont assez affligeants d’amateurisme. Néanmoins, cette indigence permet de faire ressortir la truculence d’Hubert Deschamps et un jeu très naturel et piquant de Véronique Genest, dont le rôle de commissaire d’une ville de province devait donner des idées aux producteurs de Julie Lescaut.
Au final, on ressort déçu de ce retour en arrière avec un film bancal, au jeu souvent surfait et aux situations maladroites, qui laisse entrevoir par moments quelques instants de complicité sincère et le potentiel de certains acteurs. Bizarrement, je ne me souvenais que du twist final qui s’avère prévisible très tôt.
Association de malfaiteurs
Une comédie policière de Claude Zidi (1987) avec François Cluzet, Christophe Malavoy & Véronique Genest.
Un DVD Opening (2005).
1.85 : 1 ; 16/9 ; VF ; 104 minutes.