"Le chant de Césaria nous bouleverse car il est né dans un berceau de douleur,et il parle à chacun la langue d'une humanité terriblement émouvante."
"Comme Edith Piaf, Oum Kalsoum, Billie Holliday ou Nina Simone, Cesaria Evora porte en elle cet indéfectible lien avec les peuples qui ont trouvé dans le chant la force de résister et parfois de vaincre l’oppression de la misère."
L’exceptionnel destin de la voix cap- verdienne, Cesaria Evora, « la diva aux pieds nus », disparue samedi après midi à l’âge de 70 ans dans son île natale de Sao Vicente trois mois après avoir décidé d’arrêter la scène.
"Les voix du peuple ne s’éteignent jamais. Celle de Cesaria Evora, pleine de cette triste allégresse sera à jamais celle de tous les sans voix, qui n’ont jamais eu d’autre choix que de dire au monde des puissants « notre pauvreté est notre richesse ». Femme de la consolation, facétieuse, déterminée, et surtout courageuse, Cesaria Evora n’a jamais oublié d’où elle venait et pourquoi elle chantait. Comme Edith Piaf, Oum Kalsoum, Billie Holliday ou Nina Simone, Cesaria Evora porte en elle cet indéfectible lien avec les peuples qui ont trouvé dans le chant la force de résister et parfois de vaincre l’oppression de la misère.
Depuis sa disparition on a beaucoup dit sur celle qui fut l’ambassadrice de la Morna, ce blues cap verdien, porteur des pleurs et des espoirs issu de l’héritage du chant des esclaves. Cesaria Evora n’a eu de cesse, dès lors que le succès est arrivé, de confronter son chant à celui des autres continents. Avec le sens du symbole toujours aiguisé, comme lorsqu’elle mêle sa voix à celle du crooner et rocker Adriano Celentano qui dans les années 60 se souvenait dans cette chanson autobiographique de son enfance milanaise tout en déplorant l’urbanisation débridée des sociétés occidentales…"
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