Librement inspiré du récit éponyme signé Anna Sam, Les Tribulations d’une caissière version cinéma abandonne l’anecdote percutante et la charge sociale de toute l’entreprise pour un conte de fées mièvre et sans finesse. Le quotidien de la blogueuse Solweig, et de ses copines caissières, avait pourtant suffisamment de matière en réserve pour offrir un bon drame social, intense, et intelligent. Au final, en optant pour une guimauve de Noël, peu charmante, Pierre Rambaldi échoue sur tous les tableaux (discours social et comédie légère). Pire : avec cet aspect "film pour la ménagère de plus de 50 ans", il ne rend même pas justice à toutes ces femmes exploitées, broyées par la grosse machine capitaliste de la grande distribution, transformant les pressions quotidiennes en gimmicks même pas drôles. Un vrai gâchis donc.
Exit les longues heures répétitives, l’atrocité des clients, la peinture d’un système impitoyable ! La caissière chez Rambaldi est une midinette. Elle tombe amoureuse d’un prince en Rolls-Royce (agaçant Nicolas Giraud), fantasme sous la neige, et se marre dans les vestiaires. Trop facile. Où est donc passé le malaise latent que dénonce le blog originel ? En affublant des traits grossiers à ses protagonistes (Solweig en Cendrillon du pauvre, Zylberstein en méchante fée journaliste), la version cinéma choisit la rêverie au réalisme, les couleurs criardes des bluettes aux lumières blafardes des supermarchés. Malgré la présence de l’excellente Déborah François, et la beauté d'un Bruxelles sous la neige, le film n’échappe pas au naufrage.