Magazine Cinéma
Quatrième épisode d’une saga pleine de classe, Mission Impossible – Protocole Fantôme souffre forcément de la comparaison avec ses pairs. Si personne n’a réussi jusqu’ici à égaler le premier volet de De Palma, Brad Bird, transfuge de Pixar, fait néanmoins du bon boulot. Un peu moins dans la surenchère musclée que Woo, mais plus déridé qu’Abrams (merci à Simon Pegg pour ses éclairs d’humour british bien sentis), sa proposition offre un bon compromis entre le blockbuster de base, et le film d’espionnage à l’ancienne. Ravivant les spectres de la guerre froide tout en modernisant un peu le propos (il y est question de nucléaire, et toujours de gadgets high-tech) et l’image (tempête de sable entre les buildings glacés de Dubaï), MI4 réserve son lot de séquences à suspense qui raviront les amateurs du genre.
Que lui reproche-t-on alors ? Un détail, de taille : le côté propret de la chose. Le tour du monde (Budapest, Mumbaï, Moscou) en carte postale. Le Tom Cruise, amas de muscles sans âme. L’action, toujours suggérée, pas frontale. Clairement: MI4 touche du doigt le spectaculaire, sans jamais l’atteindre. De la destruction du Kremlin aux explosions et autres crash de bagnoles de luxe : Bird édulcore la violence, coupe l’action avant qu’elle ne tâche l’écran, s’en tient à la surface, au lisse. Sans audace de mise en scène, sans complexité scénaristique, le tout étiré sur près de 2 heures et demie. Dans cette Mission prévisible, long fleuve tranquille et confortable, tout se déroule sans heurts et sans challenge. A bien y réfléchir, on s’y ennuierait presque !