Nicolas Sarkozy réfléchit. Sa cote de popularité stagne sous les 35%, malgré des semaines d'efforts dramatiques pour rien et une actualité économique anxiogène. Il s'attend à une dégradation de la note de la France d'ici Noël. Et il faut rebondir, dès les premiers jours de janvier.
Pour cette trêve, Nicolas Sarkozy travaille donc, avec ses communicants. Une cascade de rumeurs et confidences dans la presse, auprès de quelques journalistes bien accrédités. Et qu'apprend-t-on ?
Pas grand chose.
1. Nicolas Sarkozy est inquiet.
Son deuxième discours de Toulon fut finalement un échec, de l'aveu même de quelques proches. Sa popularité ne progresse pas dans les multiples sondages, cofinancés ou non par son conseiller Patrick Buisson. Les attaques contre l'indécision prétendue de François Hollande ne lui bénéficient pas. Au contraire, c'est plutôt Marine le Pen qui se redresse dans les sondages. La DCRI, dans ses sondages ultra-secrets, l'annonceraient à 35% des suffrages au premier tour de la présidentielle.
Seule satisfaction, la cote a progressé chez les agriculteurs. Nicolas Sarkozy serait apprécié par quelque 51% d'entre eux.
1. Nicolas Sarkozy va faire une large tournée provinciale pour ses voeux.
On nous promet un circuit aussi important que les années précédentes, un truc énorme qui montrera que Nicolas est ce président. « L'atterrissage » de rentrée en France débutera le 1er janvier à Metz, « en hommage aux personnels mobilisés à la Saint-Sylvestre ». La veille, nous aurons les traditionnels voeux télévisés. Puis, le 3 janvier, Sarkozy ira célébrer l'armée à Brest , puis les « forces économiques » à Lyon. Suivrons Lille, Mulhouse, Marseille, et peut-être la Guyane.
2. Nicolas Sarkozy prépare une surprise.
Il n'est pas candidat, mais, c'est dit et confirmé, il nous prépare une annonce surprise pour le lancement de sa campagne. N'espérez pas qu'il s'inspire de l'insipide programme de l'UMP. Des « bien-informés » nous ont prévenu. « Ce qui est sûr, confesse un élu, c’est qu’il ne reprendra rien du projet de l’UMP! ». De toutes façons, le programme UMP pour 2012 est sacrément maigre.
Du coup, on suppute, on cogite, on anticipe. Nous avons l'habitude, Nicolas Sarkozy est prêt à tout. Mon confrère Intox2007, le bien nommé, a lancé quelques hypothèses voici 2 jours: un chèque de 500 euros par foyer, ou l'annulation du second tiers provisionnel de l'impôt sur le revenu. Cela plomberait les comptes, mais Sarkozy pourrait même s'en sortir vis-à-vis des agences de notation et marchés financiers qui craignent une récession pour cause de trop d'austérité. Cela serait trop bon pour sa réélection, un vrai cadeau de fin de mandat pour préparer le suivant. Sarkozy est capable de mieux, comme proposer un gouvernement d'union nationale à une éminente personnalité de gauche.
3. Sarkozy est en vacances, donc il faut parler de lui.
A chaque fois qu'il s'absente des radars médiatiques, ses communicants communiquent: lettres, annonces, dépêches, l'AFP et les réseaux sociaux sont occupés par quelques billets préparés à l'Elysée. Chacun fera l'objet d'une reprise dans un journal télévisé de TF1 et/ou d'un plus long commentaire dans le Figaro.
Nicolas Sarkozy n'est pas vraiment en vacances. Le 22 décembre, il se rendra dans un Resto du Coeur. Le 29 décembre, on sait qu'il a convié quelques « hussards » à l'Elysée pour concocter sa rentrée.
4. Le 18 janvier, un sommet électoral
Il l'avait annoncé à Toulon. Il a convoqué un sommet social à l'Elysée pour ce 18 janvier. Sommet pour l'emploi ? Le chômage n'a jamais été aussi haut. On devine qu'il n'invitera pas les leaders de l'opposition à formuler leurs propositions. « Le 18 janvier, il annoncera des mesures très fortes qui seront ensuite mises en débat dans la campagne » a déjà confié un conseiller.
Sans rire ?
Il est en campagne.