Il y’a trois choses que je ne supporte par dans la vie : que l’on arrête un morceau de musique en plein milieu, que l’on goûte ce qui est dans mon assiette au resto, mais surtout que l’on me serve de la Guinness frelatée. Qui plus est quand elle est servie par un boucher français.
Petit retour en arrière : jeudi dernier, c’était l’annif de Camille-Fraise. La soirée s’annonçait sous les meilleurs auspices, des gens plutôt bien élevés y participaient, l’ambiance était agréable, détendue et arrosée. Mais mal arrosée. Et pourtant on était au Paddy’s Corner, dont je ventais les mérites matinaux il n’y pas si longtemps de ça…
Je ne suis pas expert en matière de service au bar, il m’arrive même de boire ma Kro à la bouteille, mais quand même. Non, on n’ajoute pas de l’eau fraîche dans une pinte de Guinness (même si elle est à 4€), non on ne trempe pas sa spatule dans ladite pinte pour enlever l’excédent de mousse, tel un équarisseur qui s’exciterait sur une carcasse de bœuf. Oui on procède en deux temps pour servir une pinte de Guinness, et on prend son temps. On n’est pas aux pièces merde ! On n’est même pas obligé de faire le petit trèfle sur le dessus de la mousse (sauf pour épater les gonzesse, ou les étudiants, mais là non).
C’est bien dommage tout ça. Pour un pub tenu par des français, je trouvais ça plutôt réussi le Paddy’s. Le cadre est très sympa, les serveurs et serveuses sont on ne peut plus agréables, y’a une cible de fléchette, de la bonne musique. Presqu’un vrai pub quoi. Manque que la bouffe de pub, mais après c’est un choix stratégique qui ne me regarde pas.
Bref, en attendant qu’une mise à jour “Guinness” ne sorte chez Paddy’s, je m’en contenterai le dimanche matin, avec un p’tit café.
La Guinness est en règle générale de préférence servie fraîche, à 6°C. Elle a également besoin d’une tireuse spécifique à azote afin d’être servie à la pression (les autres bières utilisant principalement du dioxyde de carbone). L’action de l’azote exige plus de temps que le dioxyde de carbone et forme de plus petites bulles. Ces bulles forment une mousse dense, crémeuse et relativement persistante. Selon les « règles » du service d’une Guinness, une pinte (environ 50 cl) demande près de 2 minutes (119,5 secondes selon la brasserie) pour être tirée, cela en grande partie du au fait que les barmans doivent remplir tout d’abord la pinte à 70-80%, attendre que les bulles se stabilisent et que le chapeau de crème redescende avant de terminer de servir la pinte. Cette règle est principalement observée en Irlande et il est relativement courant que les touristes de passage commencent à boire leur pinte alors que leur verre n’est pas encore complètement rempli, provoquant ainsi l’hilarité des habitués. La brasserie Guinness a d’ailleurs beaucoup communiqué sur le fait que « de bonnes choses viennent à ceux qui attendent » (”good things come to those who wait“).
Et vous, vous iriez dans un café français à l’étranger, dans lequel on met des glaçons dans votre Saint Joseph ?