Ce phénomène est particulièrement sensible aux Etats-Unis où le golf gagne en popularité mais tarde à remplir ces parcours tant les constructions furent nombreuses ces 10 dernières années. Aux Etats-Unis, le boom du golf a atteint son sommet en 2000 avec la construction de 375 nouveaux parcours dans tout le pays. En 2007, pour la première fois depuis 60 ans, la gueule de bois est au rendez-vous : on recense plus de fermetures de parcours que d’ouverture.
Le joueur de golf est clairement en position de force face à la multitude des parcours proposés qui proposent de plus en plus une politique de prix agressive pour attirer les clients. Prenons l’exemple du golf municipal de San Francisco récemment rénové mais qui continue à perdre de l’argent en proposant des tarifs intéressants pour le consommateur. Un parcours de golf coûte 46 dollars en semaine et 59 dollars le week-end pour le golfeur amateur. Le nombre de golfeurs n’augmentant pas à une vitesse croissante, les propriétaires ont de quoi se plaindre du manque de nouveaux licenciés. Aux Etats-Unis, 29 millions de personnes âgés de 6 ans ou plus ont effectué un parcours de golf en 2006 soit un déclin de 2% par rapport à 2005.
En 2000, 518 millions de parcours avaient été joués dans tout le pays avant que les attentats du 11 Septembre fassent baisser ce chiffre à 500 millions. Depuis lors, le golf aux Etats-Unis n’a jamais réussi à repasser cette barre fatidique. L’explication est due en majeure partie aux entreprises qui décidèrent de réduire les déplacements de leurs collaborateurs et du coup les budgets loisirs consacrés à la pratique du golf. Même la grande popularité d’un champion comme Tiger Woods n’a pas vraiment servi les intérêts de ce sport ces dernières années. La participation féminine, par exemple, reste encore modérée avec 5,5 millions de joueuses en 2006, soit seulement 22% des golfeurs alors que les femmes représentent 51% de la population aux Etats-Unis. Les enfant, eux, représentent, peut-être l’avenir de ce sport puisqu’une augmentation de 9% des joueurs âgés entre 6 et 17 ans a été constaté l’an dernier.
Les experts, eux, parient sur les 9 millions de baby boomers golfeurs qui vont bientôt prendre leur retraite pour augmenter les revenues des parcours de golf. Cela restera t-il suffisant ? Il y a fort à parier que le salut du golf passera par une ouverture plus grande vers les plus jeunes, les femmes mais aussi une plus grande diversité car, malgré Tiger Woods, les minorités sont encore peu représentées dans ce sport. Le golf est aussi un sport qui demande du temps, est difficile à apprendre car très technique et, enfin, l’équipement est très onéreux. Un club de golf dépassant les 100 dollars, il est clair qu’une sélection par l’argent s’opère avant même d’avoir taper dans une balle.
par Anthony