« Tu crois gérer, mais t’es mal digérer » #Stupeflip
L’épouvantable épouvantail Kingju, Cadillac et MC Salo ont encore frappé. Un troisième album qui attaque dans les scratchs et qui sonne le retour en 2011 du C.R.O.U. le moins toc de la scène française. Voilà, en substance, The Hypnoflip Invasion, un hymne foutraque à la naïveté, aux erreurs, aux faiblesse d’une société dominée par le culte de la performance.
Une géographie où se croisent des continents aussi peu métissables que le rap, le punk et la variété, paysages apparemment rigolard, inconciliable, mais les apparences sont si trompeuses. D’abord parce Stupeflip manie le cross-over comme personne. Ensuite, ce qui se raconte tout au long d’un opus, c’est une histoire bien connue, celle des rêves d’enfants depuis bien longtemps révolus. Tout en riant, on n’y fait que pleurer ses madeleines de Proust rassis.
Alors on imagine une nouvelle aventure de la secte du C.R.O.U., moyenâgeuse et guerrière, pétri de traumas infantiles et d’adultes incomplets. Car oui, comme le disait la conclusion de leur deuxième album, Casimir n’est qu’un costume. On feint de rire de toutes ces démystifications, de toutes ces utopies défuntes, et on a bien raison.
The Hypnoflip Invasion est pour moi et pour cette raison le meilleur album de l’année : un looser qui joue, avec talent, les gros bras face au temps qui passe.
un album proposé par JeanZeid
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