La vie est bien moche sans Cesaria Evora. Sans la « diva aux pieds nus ». Tant nous nous étions si habitués à sa poésie. Belle comme son île natale, le Cap-Vert. Ensoleillée comme l’écrin de ses notes de spleen. Apaisée comme le littoral africain. Nous aurions aimé qu’elle soit encore avec nous, qu’elle fasse retentir ses louanges qui célèbrent la vie, le temps qui passe, qui passe… Diantre ! elle n’est plus ici-bas, notre amie Cesaria ! Elle avait 70 ans. Un âge canonique, diraient certains. Mais ceux qui avaient eu l’infini plaisir de l’entendre le temps d’un concert, ou dans leur chaumière, ou dans leur fiacre savaient qu’elle dégageait une jeunesse superbe. Puisque tout ce qu’elle scandait rejoignait le présent de ses contemporains. Elle épousait son temps, incontestablement. Cesaria nous a fait connaître la Morna, et aimer le Sodade. Maintenant, elle est partie. Et danse avec les anges.
Guillaume Camara