Magazine Culture
Un mail reçu hier, au coeur de la nuit, au moment où je m'apprêtais à rejoindre les bras de Morphée et soudain, une bombe qui m'explose à la gueule (pardonnez-moi l'expression). Jesse Alexander, Max Schwartz, Adam Stoutenburgh et Samantha Niss sont Battle Ave. (prononcer Battle Avenue) et leur premier album, "War Paint", est la bombe en question. Les forces qui sont en jeu dans cet opus sont colossales, tels des flots d'émotions qui s'entrechoquent. Des émotions que le subconscient semblait avoir contenu jusqu'au jour libérateur où le barrage a fini par céder. On ne saurait alors décrire ce qui se passe réellement par la suite tant les choses semblent échapper à tout contrôle. Chaque morceau de l'album contient sa propre énergie, son propre noyau en fusion, sa propre voix que quelques verres de whisky semblent avoir éraillée. Même si parfois le rythme se fait plus lent, même si le torrent s'apaise, ce n'est que pour mieux reprendre des forces et repartir de plus belle jusqu'au bouquet final ("K. Divorce (For Mildred)", scène épique qui clôture la pièce et achève les rares survivants). Cet indie rock énergique et d'une richesse fabuleuse fait parfois penser à Titus Andronicus. Il faut dire qu'un certain Kevin McMahon s'est attelé à la production, lui qui a travaillé avec Real Estate, The Walkmen et... Titus Andronicus, bien sûr. Cependant, il serait trop hâtif de s'arrêter à cette comparaison même si il y a fort à parier que vous aimerez Battle Ave. si vous aimez Titus Andronicus. Pour reprendre un terme employé plus haut, il y a quelque chose d'épique dans ce disque, comme une force irrésistible qui vous chope, qui vous bouscule au point de vous faire tomber face contre terre, le nez en sang et le coeur peinant à retrouver un rythme normal. Âmes sensibles, prenez garde au malaise.
Album "War Paint" en streaming intégral ici.