Kord, en ouverture et en conclusion du disque, constituent la proposition la plus ouvertement dansante : drum machines bien en évidence, mélodies accrocheuses et vocoder s’allient pour créer un son new wave qui touche presque au disco. Si l’influence d’Alphaville se fait sentir sur I, Sexuality, c’est un minimalisme à la New Order, répétitif mais obsédant, qui donne son énergie à Dr. Svend (offerte en écoute). Monster Apparat suivent avec un son décidément plus robotique, typique de la mouvance minimal wave des dernières années. Leurs pistes sont baties autour d’un squelette épuré basse/percussions auquel s’ajoutent plusieurs sons et bruitages variés, accompagnés de voix en arrière-plan révérbérées. Des deux pistes se démarque particulièrement Music Is Art, Not Fashion avec ses paroles scandées avec une agressivité tendant vers le punk. Les deux chansons au centre du disque (organisé en cercles concentriques) sombrent quant à elles dans le gothique électronique lent et lancinant de Adolf Filter. Klyftan Stor n’aurait pas fait tâche sur Black Celebration de Depeche Mode alors que Cherbar s’apparente à du Kraftwerk vieilli en crypte. L’esthétique et la noirceur sont d’une épuration classique : des trois groupes, c’est celui qui se rapproche le plus des habitudes plutôt dark d’Enfant Terrible.
D’un tirage limité à 320 copies, le disque est maintenant en un mois presque épuisé. Nous conseillons aux amateurs de se dépécher avant que ne disparaisse cette belle occasion de découvrir des sons nordiques underground : un territoire peu exploité où Svensk Bonnasynth s’inscrit en héritière de compilations classiques telles Maskindans.
kord_drsvend.mp3Kord – Dr. Svend