Merde aux Mayas !

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« Les humains ont tellement peur d’être minables qu’ils sont prêts à croire tout et n’importe quoi pour se donner de l’importance. » (Professeur Choron)

« Vous dites « irrationnel » ? Mais ils en sont fiers, ils le revendiquent ! « Cartésien » est devenu une injure ! Toutes ces prétendues « sciences » dans le vent ne sont que des déguisements de la plus crasseuse magie, elles procèdent du même refus de regarder les choses en face, du besoin qu’il y ait « autre chose » que le réel décevant. » (Cavanna)

À propos des civilisations précolombiennes : « C’était pas des civilisations solaires, c’était des civilisations d’esclaves et de gros cons ! » (Reiser)

Graoulliennes, Graoulliens, amical bonjour de la pointe Bretagne ! Un peu d’œcuménisme : un prêtre, quel que soit le culte dont il se prétend le représentant, est un charlatan ou un illuminé, un illuminé n’étant jamais qu’un charlatan qui s’ignore lui-même. Pourquoi ? Parce qu’il vit, plus ou moins directement, aux dépends de la crédulité publique : on a beau jeu d’invoquer les murailles de chines philosophiques laissées par les théologiens, la grand public, dans sa peur du lendemain et de la mort, n’a pas besoin d’arguments solides pour être amené à croire ; une religion ne prospère que grâce à la bigoterie des naïfs, jamais grâce à la conviction d’une poignée de gens éclairés. Les prêtres mayas n’échappaient certainement pas à la règle, il n’y a donc aucune raison pour prêter l’oreille à ce qu’ils ont pu dire il y a des siècles de cela, d’autant qu’à ma connaissance, leur religion était le culte d’un peuple et n’avait pas vocation à être prosélyte.

Il y a pire engeance que les prêtres : les prophètes. Ceux-ci ne se contentent pas de s’arroger arbitrairement le monopole en matière de morale, ils prétendent aussi prédire l’avenir. Je me souviendrai longtemps de ce congrès de la voyance qui s’était tenu à Paris en avril 1978 et à l’issue duquel une des voyantes répondit à un journaliste qui demandait s’il y aurait un autre congrès l’année suivante « comment voulez-vous qu’on le sache ? » Par cette anecdote véridique (pourquoi voulez-vous que j’invente une chose pareille ?), tout est dit : nous, êtres humains, sommes pratiquement incapables de vivre dans le présent, nous nous projetons continuellement dans notre avenir plus ou moins lointain, mais nous ne sommes pas davantage capables de savoir précisément de quoi sera l’avenir sera fait ; on peut juste émettre des hypothèses. Tout prophète est un charlatan encore moins excusable que le prêtre, personne n’a jamais pu, personne ne peut et personne ne pourra jamais prédire l’avenir, y compris chez les Mayas.

Pourquoi cette insistance sur les Mayas ? Vous n’êtes pas sans le savoir, il est dans l’air du temps aujourd’hui d’annoncer la fin du monde pour l’année prochaine en se basant sur le calendrier Maya, même que Télérama a consacré un dossier à cette vogue…  Remercions d’ailleurs le (ou la ?) journaliste d’avoir recadré les choses en rappelant qu’on ne trouve cette prophétie que dans un texte lacunaire : je vous fais grâce de la citation, qui n’annonce d’ailleurs même pas la fin du monde mais tout au plus la fin d’un cycle important, et ne dit rien de précis quant à la nature de cet événement ; pour vous donner une idée, ces quelques lignes prêteraient à rire si on les mettait dans une B.D. d’héroïc-fantasy de série B… Bref, un exemple type de phrase qui ne veut rien dire que ne renieraient pas ceux que rédigent aujourd’hui les horoscopes dont sont remplis les journaux pourris.

Pourquoi parler de cette prophétie si, comme moi, on n’y croit pas du tout ? Tout simplement pour répliquer à cette insistance lourde des prophètes de supermarché, à tous ces blockbusters surfant sur la vague pour faire du fric et, surtout, pour faire entendre la voix des gens qui ont les pieds sur terre et qui en ont marre de l’ambiance oppressante qu’installe l’annonce de l’apocalypse pour le 21 décembre 2012 : nous sommes le 17 décembre 2011, je voudrais être plus vieux d’un an et une semaine pour les voir passer pour des cons ! Puisqu’ils sont à ce point convaincus que tout va disparaître ce jour-là, ils n’ont qu’à se flinguer tout de suite, ça nous fera des vacances ! Et qu’ils arrêtent de nous éplucher les oreilles avec leurs conneries, les prêtres mayas appartenaient à la même race de charlatans qu’eux et la société pyramidale au pouvoir ultra-centralisé dans laquelle ces indigènes sud-américains vivaient, je l’emmerde comme j’emmerde toute société où l’individu est nié ! Ce n’est pas parce qu’ils se sont fait massacrer par des soudards européens qu’il faut les écouter religieusement aujourd’hui !

Bon, c’est pas tout ça, je pars demain pour l’Alsace, je dois faire mes bagages. Allez, kenavo !

Ceci n'a rien à voir avec l'article, mais je n'avais pas d'autre illustration à vous mettre. Et puis comme ça, vous aurez vu ce dessin avant mon départ.

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