Tout d'abord, plutôt que d'attribuer pour chaque transaction un numéro de carte à usage unique, CaixaWallet adopte un fonctionnement plus proche de celui de PayPal : le client crée un compte virtuel, qu'il adosse à un (ou plusieurs) compte(s) ou carte(s) bancaire(s). Un numéro permanent, associé à ce compte, devient alors utilisable sur (presque) tous les sites de commerce en ligne acceptant le paiement par carte.
Outre les protections habituelles des cartes bancaires de La Caixa, la sécurité est prise en charge par la mise en œuvre d'une variété de mesures, dont certaines sont laissées au choix de l'utilisateur, selon sa sensibilité au risque : depuis la transmission de la date d'expiration et du code de validation (CVV) par SMS à la possibilité de n'activer la carte que pour 20 minutes, en passant par l'option de pré-alimentation du compte CaixaWallet, qui fonctionne alors comme une carte virtuelle prépayée, les dépenses effectuées étant automatiquement plafonnées.
Passons maintenant en revue les avantages spécifiques de CaixaWallet en comparaison du service "e-carte bleue" et qui mériteraient largement d'être introduites dans ce dernier, afin, a minima, de le remettre au goût du jour. Le premier d'entre eux est de proposer au client, à tout moment, le choix du compte rattaché à la carte virtuelle, ce qui, par exemple, offre une souplesse incomparable pour les achats sur internet ou encore permet d'accéder au commerce en ligne avec un simple compte courant. Dans un souci d'ouverture maximal, il est même possible d'alimenter le compte virtuel "prépayé" via une carte détenue dans un autre établissement.
Mais la caractéristique la plus importante, à mon sens, de CaixaWallet est d'être accessible sur mobile, via la version adaptée du site web et les applications de la banque. Cela rend la carte virtuelle, avec toutes ses fonctions (d'alimentation en mode prépayé, d'association à un compte, d'activation temporaire...), réellement utilisable en toute circonstance et sans trop complexifier l'acte d'achat. A l'inverse, l'accès à l'e-carte bleue uniquement par une application Windows ou un site web en "Flash" (qui soulève en soit des interrogations sur sa sécurité), donc rigoureusement impossible à utiliser sur mobile, est résolument archaïque.
Dernier point notable de ce "comparatif", CaixaWallet est entièrement gratuit pour le client de la banque, ce qui semble normal pour un service qui doit aussi favoriser la réduction de la fraude et des frais qu'elle engendre. De ce point de vue, la facturation de l'e-CB par la plupart des banques françaises (certes modeste, de l'ordre d'une dizaine d'euros annuels) paraît un peu déplacée...
Pour terminer, il reste à évoquer les futures extensions qu'esquisse La Caixa dans la présentation de CaixaWallet. En premier lieu, le service permet d'ores et déjà aux clients d'enregistrer les références de leurs cartes de fidélité ou de leurs cartes bancaires détenues auprès d'autres établissements. Cette fonction de simple stockage ne sera pas très utile en l'état mais peut laisser imaginer d'autres ambitions, à terme. Plus explicitement, il est également fait mention de l'intégration prochaine du paiement sans contact (NFC). La banque proposant déjà une fonction de paiement P2P ("pair à pair") avec Transfi, il ne faut pas énormément d'imagination pour voir émerger un porte-monnaie mobile complet...