Quatre petits contes de Noël

Roch Carrier
Éditions du Lilas
80 pages

Résumé:

Pendant ce temps, le père Noël nous apporterait des jouets. Parmi tous les villages du monde, reconnaîtrait-il le nôtre? Comment, parmi toutes les maisons, trouverait-il la nôtre? Personne ne voulait m'expliquer les mystères du père Noël. Pouvait-il y avoir plusieurs père Noël? S'il n'y en avait qu'un seul, pourquoi n'avait-il par la même voix sur les ondes de CHRC que sur celles de CKCV? Pourquoi n'avait-il par le même rire? Comment pouvait-il vivre en même temps des aventures différentes, à des endroits différents?

Mon commentaire:

Ces quatre contes de Noël de Roch Carrier sont parus en leur temps dans différents journaux et magazines, comme c'était la coutume à l'époque. Cette belle idée est peu à peu disparue de nos publications, mais ces contes sont restés. Ce joli petit livre, agrémenté des dessins en couleurs de l'auteur, regroupe quatre contes de Noël s'inspirant de ses souvenirs d'enfance.

J'aime énormément Roch Carrier. Son talent pour nous plonger dans le passé et nous raconter le monde par les yeux d'un enfant est prodigieux. Si vous aimez le charme des histoire d'antan, c'est un auteur que vous devez à tout prix découvrir.

Voici les textes inclus dans ce recueil:

Un feu dans la cheminée
Nous sommes la veille de Noël. Le père Noël est un vrai mystère pour un enfant de quatre ans. Il nous raconte les préparatifs reliés à la fête de Noël, ses souvenirs d'enfance et l'omniprésence de la religion qu'il ne comprend pas toujours. Chez Roch Carrier, cette époque d'un Québec très religieux n'est pas amer. Il en parle d'une façon drôle et lumineuse, avec les yeux et les réflexions d'un enfant. Ce texte est savoureux. Alors que le feu flambe dans la cheminée (au propre comme au figuré), l'enfant nous parle du père Noël à la radio, de la guerre dans les vieux pays, de la condition difficile des canadiens français et des agriculteurs.

Un miracle
Croyez-vous aux miracles?
Une grosse tempête telle que l'on en a pas vue depuis longtemps, bloque les gens chez eux. Ils doivent s'éclairer à l'ancienne, à la chandelle. Zalpha, un voisin aveugle, décide de traverser la route pour aller chez le coiffeur. Il se perd dans la tempête et ne se rend jamais de l'autre côté de la rue. On pense tout de suite au pire...
 
Bienvenue à Jésus
C'est la nuit de Noël. Marie avait quitté la maison de ses parents pour aller étudier à l'extérieur, avant de poursuivre sa route et de voyager un peu. Jusqu'en Amérique du Sud. Elle rentre aujourd'hui au bercail, avec un bébé dans les bras. Son père, en colère contre l'inconscience de sa fille, la met à la porte. Heureusement le bon Joseph veille...

Le Noël de Germaine et Zacharie
Un village retiré. Un urgent besoin de sang neuf. Le village doit s'agrandir. Le prêtre demande aux gens en âge de procréer de faire des enfants: "Nous sommes en mars. Si tout le monde s'y met, il y aura une ribambelle d'enfants pour décembre. L'un d'entre eux pourra prendre place dans le berceau de la crèche vivante." S'en suit une course aux bébés... Une histoire amusante, qui jette aussi un regard sur notre passé très religieux.

Quatre petits contes de Noël est un recueil de qualité, aux excellentes histoires. Ce fut une belle découverte! Des lectures de Noël que je vous suggère fortement!

Quelques extraits:

"Déjà, quand j'avais quatre ans, peut-être cinq, la vie était bien compliquée. Dieu était parfout, disait-on, mais je ne pouvais le voir nulle part." p.7

"C'était la veille de Noël. Mon père était parti abattre le sapin qui serait décoré de boules brillantes, d'étoiles, de glaçons argentés et de guirlandes dorées. Le poêle était bourré de bois d'érable sec; des tartes et des biscuits fumaient sur la table. Ma mère et ma grand-mère hachaient la viande pour les saucisses et les cretons, elles glaçaient les gâteaux, pelaient les pommes de terre et les carottes en discutant: ma mère, qui aimait les idées modernes, voulait acheter, au magasin général, une boîte de chocolats; ma grand-mère tenait à faire elle-même le chocolat, à la manière de sa mère." p.7