Les organes génitaux occupent une place importante dans l'origine de nouvelles espèces et sont généralement le premier organe à se modifier avec l'évolution des espèces. Ce sont des organes critiques également pour déterminer quelles espèces peuvent ou ne peuvent pas se reproduire avec succès les uns avec les autres.
Les scientifiques ont longtemps supposé, malgré l'absence de données, une évolution parallèle des organes génitaux masculin et féminin, explique l'auteur principal Armin Moczek, professeur agrégé au département Biologie de l'UI Bloomington College qui constate, avec cette recherche que cette évolution est beaucoup plus rapide pour la forme génitale que pour la taille. En se concentrant sur l'évolution de la forme, il peut commencer à expliquer l'évolution vers des espèces distinctes. «De telles divergences contribuent à établir l'isolement reproductif puis, par extension, explique que les populations évoluent parfois vers de nouvelles espèces nouvelles, ou du moins explique le début du processus d'évolution».
Une étude sur les coléoptères…Pour parvenir à cette conclusion, l'équipe a examiné les voies génitales féminines et les organes mâles copulatoires de 8 populations de 5 espèces différentes de coléoptères, d'Amérique et d'Australie qui étaient issues, au départ, d'une population ancestrale de Méditerranée des années 1970. Les chercheurs se sont concentrés sur les organes génitaux qui interagissent physiquement pendant la copulation. L'équipe a ensuite examiné comment les formes et les tailles de ces structures interactives féminines et masculines avaient divergé au sein des populations et des espèces en utilisant des outils morphométriques permettant d'examiner les différences de forme tout autant que les différences de taille.
« Quand nous comparons les divergences entre les sexes, nous découvrons que la taille relative des organes mâles et femelles évoluent, mais indépendamment les uns des autres. En revanche, l'évolution des organes génitaux mâles et femelles suit une divergence parallèle, ce qui suggère que les hommes et les femmes conservent des structures copulatoires liées mécaniquement pendant la copulation" explique le chercheur.
Des résultats qui suggèrent également que l'évolution des organes génitaux peut intervenir sur un laps de temps extraordinairement court.
Source: PLos ONE 6(12): e28893. doi:10.1371/journal.pone.0028893 "Shape -- but Not Size -- Codivergence Between Male and Female Copulatory Structures in Onthophagus Beetles" (Dessin, en haut à gauche, montre une vue latérale de l'abdomen de la femelle sans organe mâle copulatoire inséré, et à droite, avec organe inséré)
DÉCOUVERTE de l'horloge génétique qui programme la forme des êtres vivants- -