Cette aventure du film est donc palpitante du point de vue l’écho qu’elle a produit sur moi, par rapport à mon vécu et à par rapport à
mes livres : j’ai déjà évoqué « la Route » et « le Ceilidh », il faut aussi souligner l’évidence de la dette aux deux Jack (London et Kérouac) que j’ai
manifestée dans mon écriture de « Jack, on the route again ! ».
On se souvient que dans cette aventure théâtrale, j’avais suggéré à mes élèves écrivains d’écrire à partir de
Kérouac… A la vérité, j’ai fourni une grosse partie du travail à commencer par la lecture appliquée des grandes œuvres de Kérouac. « Sur la route » et « Les Clochards
célestes ». Voilà pourquoi on trouve dans la pièce des extraits (adaptés !) des « Clochards » dont la fameuse tirade d’un beau personnage baptisé Iris :
« Pourquoi compter avec la société et vivre parmi les moutons de Panurge ? La société est pourrie par l’économie industrielle. Se barder de diplômes, travailler, produire,
consommer, travailler, produire, consommer… Et tout ça pour servir d’un jour à l’autre de chair à canons au Vietnam ! Mais barrons-nous vite ! Disparaissons dans la nature rien que
pour sauver notre peau ! Après on en fera ce qu’on veut… La véritable solution serait la révolution des sacs à dos ! Ruck sack revolution ! Des milliers de millions de jeunes
Américains bouclant leurs ruck-sack et prenant la route, escaladant les montagnes, pratiquant la bonté, donnant l’image de la liberté par leurs actes imprévus... »
En souvenir de cette joyeuse troupe, je renvoie le lecteur à l’extrait de film proposé sur Daily Motion :
http://www.dailymotion.com/relevance/search/eric%2Bbertrand/video/x2cbg5_jack-on-the-route-again_creation
Dans « Into the Wild », on n’est pas à l’époque beatnick, mais l’analogie reste forte… Et la
bande son du film s’y prête assez bien :
http://fr.youtube.com/watch?v=kJB02JWp5Oo&feature=related