4/5
Parfois, quand le temps manque et l’envie se heurte à la fatigue physique et nerveuse d’une série de journée éprouvantes, la télévision parvient encore à proposer quelques bons moments.
Récemment, une chaîne de la TNT diffusait French Connection, un film visionné il y avait si longtemps que le souvenir que j’en avais conservé était truffé de zones d’ombre au point que je n’en retenais que deux éléments : une course-poursuite infernale et des comédiens français.
Ah oui. C’était un Friedkin. Et le bonhomme a cette faculté (pour l’heure, je n’ai pas encore assimilé sa filmographie – un prochain challenge, peut-être ?) de réaliser des œuvres âpres et puissantes dont l’impact est durable. Bug m’avait impressionné, et l’Exorciste fait définitivement partie des meilleurs films que j’aie vus. Ici, sa mise en scène transcende une enquête en soulignant la personnalité et les méthodes abruptes de « Popeye », flic tenace et caustique interprété à merveille par un Gene Hackman en mode pitbull (rôle qui lui valut l’Oscar, d’ailleurs). Dialogues nerveux, musique en contrepoint, montage percutant et bande son au diapason stimulent l’attention et augmentent le rythme cardiaque d’un spectateur qui ne peut qu’être happé par l’histoire et les tribulations d’un duo de policiers constamment mis en échec, mais incapables de s’avouer vaincu. Et puis cette folle poursuite en extérieur entre une voiture et un train, d’un dynamisme incroyable (sans doute aussi pour son côté réaliste) ! Les exigences désormais célèbres de William Friedkin permettent d’exprimer la quintessence de ce que les comédiens avaient à nous offrir, même si on peut raisonnablement tiquer sur le choix de Fernando Rey et le côté « amateur » du jeu de Marcel Bozzuffi. Et puis, cette vision de New-York reste inégalée.
Un film dense et crépusculaire ; une œuvre phare des années 70.
Vivement Killer Joe !
The French Connection
Un film policier de William Friedkin (1972) avec Gene Hackman, Roy Scheider & Fernando Rey
1.85 : 1 ; 16/9 ; VF ; 104 minutes.