"Ce livre est le récit d’un séjour de cinq années que j’ai fait avec ma famille dans l’île de Corfou. Je le voyais, à l’origine, comme un exposé légèrement nostalgique sur l’histoire naturelle de l’île, mais je commis la grave erreur d’y introduire les membres de ma famille dès les premières pages. Une fois sur le papier, ils s’y installèrent et invitèrent divers amis à partager avec eux les chapitres suivants. C’est avec la plus grande difficulté et grâce à beaucoup d’astuce que j’ai réussi à leur arracher quelques pages et à les consacrer aux animaux. Je me suis efforcé de faire des membres de ma famille un portrait fidèle et sans exagération. Ils apparaissent tels que je les ai vus. Pourtant, pour expliquer certains aspects curieux de leur comportement, il me faut dire qu’à l’époque où nous étions à Corfou, nous étions tous jeunes : Larry, l’aîné avait vingt-trois ans, Leslie dix-neuf et Margo dix-huit. J’étais le plus jeune : j’avais dix ans, âge impressionnable et tendre.»Ainsi commence le plaidoyer pro domo que l’auteur a pris soin d’écrire comme prologue de son récit des cinq années vécues avec sa famille à Corfou dans les années trente, juste avant la guerre. L’auteur, à dix ans, avait déjà cette passion pour les animaux qu’il conservera toute sa vie et qui le conduira à créer le zoo de Jersey entre autres. Ici, son chien ne le quitte pas et avec lui il part librement à la découverte de toutes les autres bêtes de l’île sans exception, des scorpions aux pélicans, en passant par les serpents, les chauves-souris et les insectes.Il raconte un moment merveilleux vécu par une famille un peu folle, libre, sans tabou, farfelue et sans complexe à laquelle tout semble possible sur une île encore endormie, enchanteresse, exclusivement rurale et sauvage, choisie sur un coup de tête pour quitter un été anglais trop pluvieux.Tout est délicieux dans ce récit, les sentiments, les habitants, les souvenirs et le style très anglais, à l’humour malicieux auquel il est impossible de résister.Le seul bémol tient à l’amour du futur naturaliste pour les animaux qu’il rencontre. Il est si intense qu’il prend un immense plaisir à les décrire dans les moindres détails et à expliquer tout ce qu’il sait sur eux. Ceci dit, ce n'est pas pesant et il m'a suffi de sauter quelques pages descriptives pour retrouver le cours même du récit avec ses personnages aux lubies si ...british.Tout le reste demeurera pour moi un excellent moment de lecture, de ces livres tendres et drôles dont j’ai toujours plaisir à me souvenir.
Ma famille et autres animaux de Gérald Durell (1925-1995) (Gallmeister 2007, 264 p) My Family and other Animals, 1956 Traduit de l’anglais par Léo Lack
Larry,le frère aîné de l'auteur, n'est autre que l'écrivain Lawrence Durrell. (1912-1990)
Livre également présenté par Choco, Cathulu, Hélène, Val, Keisha,
Challenge Nature Writing de Folfaerie