Trop long, trop difficile de parler de Francis Ponge. Un monde, encore.
"N'en déplaise aux paroles elles-mêmes, étant donné les habitudes que dans tant de bouches infectes elles ont contractées, il faut un certain courage pour se décider non seulement à écrire, mais même à parler" (Proêmes, "Des Raisons d'écrire", II, Ponge souligne).
M’y suis rep(l)onger ces derniers jours. Ai redécouvert la crevette, le cheval, le radiateur, l’eau des larmes, la cheminée d’usine, le soleil, la pompe lyrique, et les olives. J’adore les olives.
Ca c’est un texte qui s’appelle « Eclaircie en hivers »
Ca m’a fait penser à quelqu’un à qui ça devrait plaire.
A part peut-être la dernière phrase, et encore …
Eclaircie en hivers
Le bleu renaît du gris, comme la pulpe éjectée d’un raisin noir.
Toute l’atmosphère est comme un œil trop humide, où raisons et envie de pleuvoir ont momentanément disparu.
Mais l’averse a laissé partout des souvenirs qui servent au beau temps de miroirs.
Il y a quelque chose d’attendrissant dans cette liaison entre deux états d’humeur différente. Quelque chose de désarmant dans cet épanchement terminé.
Chaque flaque est alors comme une aile de papillon placée sous vitre,
Mais il suffit d’une roue de passage pour en faire jaillir de la boue.