Etre “accro”, c’est perdre de sa liberté et de son libre-arbitre et, je l’admet, je suis devenu dépendant depuis quelques semaines. De quoi ? J’ai vraiment honte de l’avouer: de Nice-Matin!
Sitôt levé, après café et toilette, je sors de chez moi, traverse la rue, achète ce maudit journal et rentre précipitament à la maison pour suivre les nouvelles du feuilleton des Municipales niçoises. Et chaque jour je peste contre le follicule estrosiste et m’indigne d’une telle absence de pudeur.
Tenez, rien qu’avant-hier: un second article sur la “pétasse” de J. Peyrat, et bien placé en p. 4, alors que l’épisode du Falcon estrosiste, affaire autrement sordide, n’avait donné lieu qu’à un article le dédouanant et, pour le reste, un équilibre de façade. Et il en ont reparlé encore hier! Et je ne parle même plus des sondages complaisants aux dates ordonnées par le sous-ministre des Dom-Tom.
J’ai connu le Nice-Matin des années 80, celui de M. Bavastro. A l’époque rien n’était trop beau pour J. Médecin et l’opposition n’y avait quasiment pas droit à l’existence. Le Nice-matin d’aujourd’hui est plus fin. Sous un aspect apparemment pluraliste (on consent à passer les communiqués de l’opposition), tout est fait pour mettre en scène LE candidat sérieux largement au dessus des autres.
Avant qu’arrive l’overdose, je me désintoxique heureusement avec Libé et le Monde, un peu de Marianne et de Canard Enchaîné. Mais il est temps que les Munciipales se terminent et que je reprenne de plus saines habitudes de vie. Le tabac, l’alcool, le “hakik” et la blanche ne sont rien à côté: aucun ne provoque un tel sentiment de honte.