Pourquoi les Congolais de Kinshasa manifestent à Bruxelles (à Londres, à Paris, à Washington, à Montréal…)Magloire MPEMBI NKOSI
Voilà plusieurs jours que les Congolais expatriés manifestent leur mécontentement dans plusieurs capitales occidentales. Des marches et autres sit in sont régulièrement organisés à Paries, à Bruxelles, Londres ou Washington. Ils sont été mal perçus par les nationaux en raison de quelques débordements et désagréments ça et là observés. Il y a lieu de faire le point sur la situation et montrer pourquoi les raisons qui poussent les Congolais dans les rues des capitales occidentales sont de nature à attirer la sympathie plutôt que l’antipathie.
De quoi s’agit-il ?
Il s’est tenu le 28 novembre 2011 dernier un double scrutin présidentiel et législatif au Congo Kinshasa. Les résultats provisoires proclamés par la CENI (Commission Electorale Indépendante) ont donné Joseph Kabila, le président sortant vainqueur du scrutin présidentiel avec une avance confortable par rapport à son concurrent direct Etienne Tshisekedi wa Mulumba.Ces résultats ont été contestés par l’opposition mais aussi par une bonne partie du peuple congolais. Des affrontements ont éclatés. Plusieurs témoignages rapportent des exactions voire des tueries de la part des forces de l’ordre.A l’heure actuelle il apparait clairement que les résultats donnés par la CENI ne correspondent pas à la réalité. Un certain nombre des faits évoqués par plusieurs sources l’indiquent. On peut citer le cardinal Monsengwo[1], l’Abbé Mpundu[2], le journaliste belge Arnaud Zajtman[3] ou la mission des observateurs de l’Union Européenne[4].Pour une bonne partie des Congolais, Joseph Kabila a perdu les élections et devrait laisser sa chaise à Etienne Tshisekedi…C’est loin d’être l’avis de la CENI dirigée par un parent de Joseph Kabila.Pourquoi manifester à Bruxelles (Londres, Washington…) ?
Les Congolais expatriés à travers le monde demeurent pour la plupart attachés à leur pays. Ils ont suivi de près ces élections et ont été mis au courant du déroulement calamiteux des opérations de vote. Ils ont aussi remarqué dans les capitales de leur pays de résidence un traitement de l’information biaisé pour la plupart du temps en faveur du pouvoir de Kabila. De fausses informations ont été diffusées par les médias en Europe. La détermination de la communauté congolaise les a obligés à revenir sur leurs déclarations voire à présenter des excuses. Ce fut le cas de Sylvain Attal de France 24. Un petit tour sur le blog de Collette Braeckman , la spécialiste de la RD Congo au quotidien belge Le Soir , est assez édifiant à ce propos. Dithyrambes et demi-vérités tiennent lieu d’analyse.Conclusion
L’Histoire est en train de s’écrire. Nul ne peut prédire le sens dans lequel la roue va tourner. Une seule chose est certaine. De Conakry à Lomé, de Kinshasa à Abidjan, de Kigali à Lomé, les peuples d’Afrique cherchent à maîtriser leur destin.[1] http://www.dia-afrique.org/index.php?option=com_content&view=article&id=823:rdc-resultats-provisoires-de-lelection-presidentielle--le-cardinal-monsengwo-hausse-le-ton&catid=37:politique-et-societe&Itemid=29[2] http://chronikin.blog4ever.com/blog/blog2-151346-4-460360.html[3] http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/704987/il-est-moins-une-a-kinshasa.html[4] http://www.aeta-network.org/wp-content/uploads/2011/12/moeue-rdc2011-declaration-preliminaire_fr.pdf[5] Il faut néanmoins noter que si on déplore des voitures incendiées ou des vitres brisées à Bruxelles, à Kinshasa ce sont des dizaines de personnes qui ont été tuées durant la période électorale.