Cinquième croisière fluviale avec Le Boat, la Charente a tenu toutes ses promesses : rivière magnifique, gastronomie exquise, météo agréable en octobre et, population d’une extrême sympathie !
Avant de partir
A lire absolument : le guide fluvial 06 des éditions du Breil, le guide bleu « poitou-Charentes » et « Contes et légendes des Charentes » de Henry Panneel (Edition des régionalismes, ISBN 2.84618.430.5) pour se mettre dans l’ambiance !
Par facilité : consultez fluvialcap, l’outil de calcul d’itinéraires fluviaux : http://www.fluvialnet.com/fluviacap
Premières impressions
Dès notre arrivée à Jarnac : séduction ! La petite ville est magnifique. Nous sommes accueillis dans une maison d’hôtes charmante (La Nuit Charentaise) : hôtesse anglaise sympathique et prévenante, jardin ensoleillé, apéritif au bord de la Charente, vue sur les moulins et l’écluse. A recommander !
La base Le Boat est très facile d’accès. Le marché couvert de Jarnac est incontournable pour les courses. C’est du reste un endroit sympathique animés par des commerçants hauts en couleurs et férus de leurs délicieux produits. Un petit plus pour la charmante crémière de Ruffec et pour la marée du vendredi matin !
A goûter absolument pendant votre croisière : le grillon charentais et le gros grillon, le vin de pays et le pineau et bien entendu le Cognac, les cagouilles à la charentaise, la mouclade, le foie gras, le magret de canard et le confit, le chabi, la jonchée, les fromages frais de Ruffec, le melon, le tourteau charentais, les galettes saintongeaises, … tout un programme pour prendre des forces … les écluses sont manuelles ! (voir la rubrique « La cuisine de la cambuse »)
Notre itinéraire !
1. Jarnac – Cognac – 3h00 à 3h30 de navigation, 15 km, 3 écluses manuelles dans le sens descendant.
Lundi, 11h30, un Tamaris nous attend à la base. Il est prêt dès notre arrivée. Bel animal, il a déjà navigué mais reste plaisant. Les défenses bâbords et tribords avants ainsi que la coque témoignent de la brutalité de certains locataires mais pour un « deux ancres », il est extra
Départ pour Cognac
Château de St Brice
Amarrage à Cognac
Tours St pierre
Chais Hennessy
Maison de la Lieutenance
2. Cognac – Saintes – 5h00 de navigation, 2 écluses (1 manuelle et 1 électrique), 35 km.
La Charente se fait bucolique et s’élargit au fur et à mesure de notre progression. A partir du hameau « Chez Landart » (on passe du PK 66 au PK 1) nous circulons sur la Charente « maritime ». Une halte s’impose pour l’achat de pineau et de vins charentais (Babinot – producteur). L’écluse de la Baine (électrique) est ouverte. Un éclusier est présent mais il nous informe que l’écluse restera ouverte les jours à venir. Son fonctionnement est classique. (Idem que sur le Canal de la Robine – pour les connaisseurs) Après la Baine, le niveau d’eau est un peu plus haut. Le bac de Dompierre ne fonctionne plus, par contre celui de Chaniers est en action. Nous ralentissons. Le cable de traction est immergé rapidement. Nous n’en demandions pas tant ! Le conducteur nous fait signe de passer avec un large sourire (paire de jumelles à l’appui). Quelques méandres plus tard, nous accostons à la halte fluviale de Saintes à quelques mètres de l’Arc de Germanicus. Visite de la ville et apéro s’imposent. Le marché St Pierre, prometteur, est juste en face. NB : rien ne sert de s’accoster près de l’Arc, le ponton est si haut que l’on ne voit rien. Par contre, la halte fluviale offre une vue sur la Cathédrale St Pierre. Saintes vaut une visite : le vieux quartier, l’Arc de Germanicus, la Cathédrale, l’église St Eutrope, le théâtre romain, la rue St Michel, l’abbaye aux dames, … et le marché St Pierre (le mercredi matin). NB : attention à la halte nautique de Rouffiac (PK 9.5), il y a de grosses pierres juste au ponton en dur. C’est un piège ! A éviter.
De Cognac à Saintes
Chez Landart
Arc de Germanicus
Vieille ville
Amphitheatre romain
Halte fluviale
3. Saintes – St Savinien – Chaniers – 7h00 de navigation (cool), pas d’écluse, 53 km.
Nous partons assez tard : marché oblige. Un hommage à Didier et Marie José Chaignaud, charcutiers ! Leur bigouri et leur gros grillon est excellent. Idem à la poissonnerie : bar de ligne monumental ! Et du reste, les tomates multicolores (vertes, jaunes, rouges) et les cœurs de laitue des légumiers … Miam
Le retour vers Chaniers est sans surprise. La Charente est vraiment belle et il fait beau. La halte de Chaniers est très chouette en octobre (le Camping est fermé, donc pas de touristes en slaches, hamburger-pizza). Le bac fonctionne et est très intéressant. Belle église dans le petit village. Pour apprécier le clocher, pénétrez dans le cimetière … Contrairement à ce qui est annoncé dans le guide fluvial, le village est bien équipé : boucherie, épicerie, boulangerie, librairie et larges sourires.
Charente "maritime"
Couleurs d'automne
Et ciel d'été indien
Pêcheurs au carrelet
halte fluviale
St Savinien
4. Chaniers – Jarnac - 6h00 de navigation – 5 écluses (1 électrique, 4 manuelles) 34 km.
Sens montant. Nous revivons nos premières impressions de la Charente. Pas de déception : ce parcours pourrait être refait à l’infini : écluses très chouettes et particulières avec leurs roues vertes pour ouvrir les ventelles et les portes. A force de pratique, l’entrée, l’éclusage, la sortie, la récupération des deux équipiers à terre, devient un rituel. Nous sommes trois à bord. L’équipe « terrestre » (les spécialistes de l’écluse) ne change pas. Donc, elle fatigue … Demain, 7 à 8 écluses …
Au retour à Cognac, nous saluons la Gabare « La dame Jeanne ». Nous hésitons pour un amarrage de nuit à Bourg-Charente, finalement le cap est mis sur Jarnac où nous accostons près de la base.
Compagnon de route
Apéro à Chaniers
La dame Jeanne
Le bac de Chaniers
Ecluse de la Baine
Apéro ...
5. Jarnac – St Simeux – 5h30 de navigation – 7 écluses manuelles – 25 km
Arrêt gastronomique au marché couvert : c’est la mare du vendredi ! Exceptionnel ! Départ. Dès le passage de l’écluse de Jarnac, le paysage se resserre. La Charente se fait campagnarde, sinueuse, romantique, … splendide. D’écluse en écluse, de méandres en méandres on découvre une campagne vigneronne et de beaux villages. La navigation est plus attentive : haut fond, bancs de sable et pierres sont légions (néanmoins très bien indiqués dans le guide fluvial – naviguer avec un œil sur la carte est recommandé – malgré le niveau très bas de la Charente en ce mois d’octobre 2011, nous n’avons rencontré aucun problème). La rivière est particulièrement peuplée d’algues, il faut veiller à dégager l’hélice de temps en temps. Juac, St Simon, Chateauneuf sur Charente, St Simeux, … une très belle étape. Gargouillis des barrages, gabare à Juac, saules pleureurs, pontons de pierre, ponts, artistes peintres en bord de Charente, … nous naviguons en toute quiétude. Attention à St Simeux, … plongeons interdit à partir du pont
Ecluse de Jarnac
Vers St Simeux
Ecluse de Saintonge
Ecluse de Juac
St Simeux
St Simeux
6. St Simeux – Fleurac – Chateauneuf sur Charente. 7h30 de navigation 10 écluses manuelles. 31 km
Départ tôt de St Simeux, pour cette étape sportive. Malheureusement, nous amarrons à Sireuil : la fumée blanche qui sort de l’échappement nous inquiète. Nous appelons la base. Un technicien souriant arrive : pas de problème moteur (inquiétude non fondée donc) mais alternateur grillé (électricité des annexes). Il faut remplacer, rendez-vous est pris pour la soirée à Chateauneuf, halte des iles de la fuie. Nous repartons après un petit casse croute, nous avons perdu du temps et décidons d’écourter l’étape, nous stopperons, non à Fleurac (tant pis pour la visite de la papeterie) mais à la Meure (Nersac) au PK 12 (nous épargnons 6 km et deux écluses). Très belle étape également. Pas de chance, notre numérique rend l’âme. Ici s’achève nos shooting
A 18h00, nous sommes comme prévu à Chateauneuf. Très chouette halte sur les iles de la fuie : ponton solide et facile, eau et … des voisins. Nous aidons un bateau « débutant » à s’amarrer. Equipage sympathique, entre deux âges, plein d’humour et pas envahissant …
Finalement, le technicien nous propose de nous dépanner le lendemain matin. Nous acceptons avec le sourire (match France – Angleterre, mondial de Rugby, on ne peut pas lui refuser ça ! Puis après les 8 écluses du trajet, … l’équipe terrestre est sur les genoux. Un p’ti pineau et une soirée douce sont les bienvenus.
Ecluse de la Liège
Vers Fleurac
Vers Juac
St Simeux Moulins
Sans commentaire
Sireuil
7. Chateauneuf – Jarnac – 4h00 de navigation – 5 écluses manuelles – 17 km
9h00 – Le technicien est à l’heure, comme son collègue il est muni d’un large sourire et d’une réserve de sympathie non négligeable. Tout se passe comme sur la Charente. Chapeau. Quelques courses à Châteauneuf (étals d’huitres et de moules devant le tribunal de commerce), petite promenade dans cette très belle petite ville et nous repartons. Halte « déjeuner » à Graves, PK 35.5, minuscule petit hameau, église romane fantastique, une belle halte pour les amoureux de vielles pierres. Le bateau nous reconduit au bercail sans encombre. Nous ne sommes pas pressé de le quitter, nous accompagnons donc un autre bateau jusqu’à l’écluse de Bourg Charente, signes d’adieu, et puis c’est le retour : dernier amarrage à Jarnac.
Les inoubliables :
- L’accueil Charentais, les sourires et la bonne humeur.
- Jarnac, Cognac, Saintes : trilogie culturelle et gastronomique.
- Les marchés couverts et en particulier la marée du vendredi à Jarnac.
- Le vin de pays charentais et les cagouilles du même nom.
- Les écluses manuelles.
- La charente « maritime » et ses demeures et châteaux.
- La Charente « fluviale » et ses méandres romantiques, ses moulins et saules pleureurs.
La « grande » cuisine de la cambuse.
Un déjeuner léger
Quelques soient notre lieu de croisière, une fois à bord, jamais nous ne dinons au restaurant. Nous essayons systématiquement de cuisiner à bord avec les produits frais et les spécialités régionales. C’est un choix. Pour nous, seule la cuisine du terroir, les produits régionaux, le savoir faire des artisans et la « gazinière » du bateau ont une valeur ajoutée touristique. Les étoilés de la cuisine française, les restos italiens, pizza, chinois, thaïe, etc, il y en a plein à Bruxelles et à Paris. Lieux que nous nous efforçons d’oublier en croisière
Chaque année nous nous munissons donc d’un livre de cuisine régionale, de quelques ustensiles et de mon « savoir faire ». Outre la navigation, la cuisine, c’est mon hobby et à bord, je m’implique à fond (souvenir de l’école de cuisine suivie pour le fun quand j’étais « jeune »).Pour ceux que cela intéresse, voici nos « menus » de la cambuse charentaise. (soir)
Lundi
Entrées : cagouilles à la charentaise (merci à l’artisan du marché couvert de Jarnac) et mouclade charentaise (pour ceux, à bord, que les escargots effraies). Plats : salade mélangée au magret de canard fumé, pommes de terre grenailles de l’ile de Ré tièdes. Tourteau charentais. Thé et cannelé de Bordeaux (bon là on dérape un peu …). Vin de pays.
Mardi
Entrée : bigorneaux de la « côtinière ». Plat : Lotte rôtie au four sur lit de courgette. Pommes de terre au gros sel de l’ile de Ré. Galette saintongeaise farcie aux pruneaux. Tourteaux charentais. Vin de pays.
Mercredi
Entrée : Gros grillon au sel, toast aux grillons de canard. Plat : Maigre au thym frais, beurre cru des Charentes, rôti au four. Galette de pommes de terre persillade au bordeaux blanc. Trio de galettes saintongeaise : pruneaux, myrtille et nature. Vin de pays.
Jeudi
Entrée : rillettes saintongeaises et brandade de morue. Plat : sébaste (Aïe, de méditerranée) en sauce tomate et tomates multicolores (merci le marché de Saintes). Salade verte. Cannelés de Bordeaux et galette saintongeaise nature. Thé. Vin de pays.
Vendredi
Entrée : bigorneaux, crevettes grises. Plat : saucisses au vin blanc (merci au boucher de Saintes), mojettes aux petits légumes. Jonchée et miel de Charente. Vin de pays.
Samedi
Entrée : Melon charentais, bigouri, rillettes de canard. Plat : gratin de pommes de terre à la graisse de canard et au vin blanc, cuisses de canard confites. Chabi, cendré de chèvre de Ruffec et crottin charentais. Galettes poitevines. Vin de pays.
Dimanche
Entrée : foie gras de canard. Plat : Macaroni crème au magret de canard fumé. Galettes poitevines, feuilleté au chocolat. Vin de pays.
Et n’oublions pas, le pineau des charentes qui était servi en apéritif avec toutes sortes de « grignotases ».
Les bonnes adresses de la croisière :
- Les marchés couverts de Jarnac, Saintes et Cognac
- Le restaurant « la Chaumière » à Jarnac
- La base Le Boat
- Maison d’Hôte « La Nuit Charentaise » à Jarnac
- Cognac et pineau : Louis Royer (Jarnac), Otard (Cognac), Babinot (Chez Landart)
- Jonchée : crèmerie du marché couvert de Sainte
- Cagouilles : marché couvert de Jarnac
- Marée : marché couvert de Jarnac le vendredi
- etc.
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