Philippe Sage, dans un billet assez fort, mais terriblement réaliste et juste. Il pose une question : « Pourquoi Nous Nous Dirigeons Vers Une Présidentielle Indigente Et Vulgaire ».
Ajoutons que le responsables de cette campagne (indigente et vulgaire) ne sont pas à chercher que du seul camp de la vilaine droite : la gauche réussit particulièrement à se mettre au niveau, même par moment à le devancer : félicitation à elle...
Donc Philippe expose son point de vue dans ce très bon billet, qui donne quand même moyen le moral :
« Cela tient au fait que ce que l’on nomme notre « classe politique », et quand bien même serait-elle, par endroits, composée d’hommes et de femmes, brillants, inspirés, ou talentueux (et de quelques bords que ce soit), nous assomment, et à dessein, de mots, de virgules, de slogans, toujours les mêmes. Mauvaise foi et déni HT.Le citoyen, le débat, la république aussi j’aurais envie de (modestement) rajouter. Car personne n’y gagne…
Cela tient au fait, surtout, que jamais vous n’entendrez aucun d’entre eux saluer son adversaire, son concurrent, pour avoir proposé telle idée, soumis tel sujet.
Non, en France, nous sommes dans une autre logique, celle du dénigrement systématique, et cette logique tue dans l’œuf tout débat, tout progrès.
Le citoyen (et donc, le débat) est la première victime de cette logique meurtrière. »
J’ai également partagé le coup de bec de mon ami Cuicui. Qui en a, comme moi, plein le plumage de ce pseudo-buzz que, de manière très moutonnière, relaie la blogosphère de gauche.
« Autant chez certains blogueurs, j'admirais l'originalité, l'étendue des sujets et goûtais le plaisir de la découverte, autant, actuellement je me fais royalement chier en lisant beaucoup trop de billets du style "tract électoral".
Je pense que la blogosphère de gauche, celle que je connais, a tort de rendre son contenu trop idéologique, trop inaccessible à tous ceux qui n'ont pas forcément leurs idées. Comme le dit si bien Nicolas, dans un excellent billet, nos blogs ne sont lus que par des collègues blogueurs de gauche ou des convertis de longue date.
Dans ces conditions, on peut se poser la question de notre utilité politique et la capacité du Net à faire basculer l'opinion. »
Je répète souvent que, pour moi, la blogosphère et l’activité de blog est un plaisir. Ca fait un moment que le plaisir, je ne l’ai plus. Je passe moins de temps, en tous cas, à lire des billets. Par manque de temps (la fin de l'année est pour moi épuisante, mais bon...). Par manque d'envie aussi. D'autres comprennent ce ressenti, quand je parle de manque d'envie...
Il est évident que quand mon reader me montre que les blogs que je suis relaient en bon petits soldats le tract du PS, qui mériterait discussion (mais à quoi bon ? Comme le dit mon ami Nicolas, chacun est « converti de longue date », donc…), cela rend les temps de lecture plus court. Zapper. Le lien « tout marquer comme lu » de Google Reader, qui permet de gagner du temps.
Et d’éviter de s’énerver trop aussi.
Alors maintenant, on va attendre que l’UMP réagisse (la toujours pertinente « cellule riposte », vous vous souvenez ?). Un tract « les 15 mensonges du PS ». Il sera peu relayé sur les blogs que je fréquente (peu sont de droite). Mais j’aurais le bonheur de lire derrière un nouveau tract « les 15 mensonges de l’UMP sur les 15 mensonges du PS »…
Et le niveau de la campagne de continuer à monter…Et pendant, d'autres candidat(e)s de se régaler et se lécher les babines...
Oh, je sais qu’on n’a pas encore fini, et que jusqu’en Avril ça va être long, et mon lien « tout marquer comme lu » risque d’être souvent utilisé. Ce n’est pas bien grave… Je ne suis de toutes manières pas la cible de ces billets.
En tous cas, cela me donne envie de beaucoup de choses, mais surtout de ne pas voter à gauche… Mais ça c’est autre chose, et après tout c’est mon problème…
(Pourquoi une photo de vaches sur mon billet ? Même pas un hommage à Humeur de vache, dont j’ai aimé le dernier billet… Non, je ne sais pas, mais pourquoi pas ? La prochaine fois, je mettrai des moutons si j’en ai (j’ai parlé de moutons), ou je mettrai des chiens qui jouent, j’aime les chiens)