La situation géopolitique autour de la Syrie et de l’Iran pousse la Russie à optimiser d’urgence ses forces armées en Transcaucasie, dans la mer Caspienne et dans les régions de la Méditerranée et de la mer Noire, écrit jeudi le quotidien russe Nezavissimaïa gazeta.
Les sources du ministère russe de la Défense déclarent que le Kremlin reçoit des informations sur la préparation d’une attaque d’Israël contre les sites nucléaires de l’Iran avec le soutien des Etats-Unis. L’attaque sera soudaine et lancée très prochainement,. La riposte de Téhéran ne devrait pas se faire attendre. Une guerre à part entière pourrait alors se déclencher, dont les conséquences seraient imprévisibles.
Ce problème fait partie des priorités de l’ordre du jour du sommet UE-Russie à Bruxelles jeudi avec la participation du président russe Dmitri Medvedev. La Russie a commencé récemment à exercer une influence diplomatique directe sur l’Europe et la communauté internationale concernant les problèmes d’une éventuelle guerre en Iran, après la publication en novembre par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) d’un rapport sur le programme nucléaire iranien.
Cependant, la préparation de la Russie visant à minimiser les pertes suite aux actions éventuelles contre Téhéran a commencé il y a plus d’un an.
A l’heure actuelle, elle est pratiquement terminée. Selon les sources du ministère russe de la Défense, en octobre-novembre 2011, la 102e base militaire en Arménie a été intégralement optimisée. Les familles des militaires ont été rapatriées en Russie, et la garnison russe déployée près d’Erevan a été réduite, les unités de la garnison ont été projetées dans la région de Gumri, plus près de la frontière turque. En fait, les attaques éventuelles des troupes américaines contre les sites iraniens sont possibles à partir du territoire de la Turquie. On ignore pour l’instant quelle serait la mission de la 102e base. Mais on sait que depuis le 1er décembre les forces russes des bases militaires en Ossétie du Sud et en Abkhazie sont entièrement opérationnelles. Et les navires de la flotte russe de la mer Noire croisent près des eaux territoriales de la Géorgie, qui pourrait dans ce conflit se mettre du côté des forces anti-iraniennes.
Un groupe aéronaval de la flotte russe du Nord sous le commandement du croiseur lourd porte-avions Admiral Kouznetsov, qui a l’intention d’entrer dans le port syrien de Tartus, a été envoyé près des côtes méditerranéennes.
Les sources du ministère russe de la Défense n’ont pas confirmé, mais n’ont pas non plus réfuté le fait que ce groupe aéronaval était accompagné par des sous-marins nucléaires de la flotte du Nord. Aucune annonce officielle n’a été faite concernant les missions de l’armée et de la flotte si une guerre était déclenchée contre l’Iran.
Les analystes n’excluent pas la participation militaire de la Russie au conflit en Iran. “Dans le pire cas de figure, si Téhéran était menacé par une défaite militaire totale en résistant à l’invasion des forces des Etats-Unis et l’Otan, la Russie lui apporterait son aide militaire. Du moins, technique”, prédit le colonel Vladimir Popov, expert militaire.
Depuis le 9 décembre, Moscou met en garde Israël contre une éventuelle frappe contre les sites nucléaires de l’Iran, a annoncé vendredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, sur les ondes de la chaîne Vesti 24.
“Nous avons mis en garde la partie israélienne contre toute offensive militaire“, a-t-il indiqué, commentant sa récente rencontre avec le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman.
Toutefois, M. Riabkov s’est abstenu de dire s’il savait si, oui ou non, Tel Aviv préparait une attaque.
“Nous ne voulons pas que l’absence de progrès dans les négociations stimule ce genre de décision. A notre avis, les négociations ne sont pas épuisées”, a-t-il souligné.
Le diplomate russe a souligné que la partie russe avait explicité à Israël sa position concernant l’importance d’une résolution pacifique au dossier nucléaire iranien.
Début novembre, des médias israéliens et occidentaux ont rapporté que le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu cherchait à convaincre ses ministres de soutenir une éventuelle attaque contre les installations nucléaires iraniennes. De son côté, le président israélien Shimon Peres a déclaré que “la possibilité d’une attaque militaire était plus proche qu’une option diplomatique“.
Sources: Ria Novosti
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