Pour le moment, l'explication qui m'a été donnée est que c'est pour éviter que les candidats rallient les votants à coup de soirées gratuites et arrosées. C'est une méthode qui semble-t-il est efficace, dans un pays où l'intérêt pour la politique et les réflexes démocratiques des habitants sont quasi nuls. C'est particullièrement sensible dans les campagnes, où l'instruction reste encore assez limitée: le précédent premier ministre Taksin, corrompu jusqu'à plus soif s'est exilé fin 2006 en Angleterre à la suite d'un mini putsch organisé par l'armée qui joue depuis toujours le role de garde fou, renversant les élus trop corrompus... vu que les électeurs s'en fichent, puis organisant de nouvelles elections en espérant que ce coup-ci le nouveau sera moins pire. Ceci dit, le "pauvre" Taksin n'est pas parti les mains vides, mais avec une jolie petite caisse noire (qui lui a permi entre autres de se payer l'équipe de foot de Manchester City). Et aujourd'hui, les membres de sont parti sont de nouveaux majoritaires. Les ruraux, visiblement, n'en ont que faire des 2 milliards (oui oui) de dollars évaporés. Tant que le gusse est pas né à Bangkok et parle un peu terroir, ça leur convient.
Bref, même sans alcool, pour le moment, la plus grande réussite de la démocratie ici... c'est le roi. Avec l'armée, ils sont les seuls à essayer d'oeuvrer pour un vrai développement du pays (et pas de leur seul portefeuille).
Un peu triste...
Par conséquent, pas de beuverie mais un week-end aéré, cultivé et agrémenté de travaux pratiques.
Samedi midi, nous retrouvons Lin chez elle, à Samutprakarn, dans la banlieue sud-est de Bangkok. L'occasion de sortir un peu de la mégapole et de s'immerger dans une ville plus "typique" et relaxante... Pas beaucoup d'Européens dans le coin. On me sourit et me dit bonjour à chaque coin de rue. Après (bien entendu) une pause déjeuner dans un petit restaurant sélectionné par Lin - qui habite ici depuis toujours - nous prenons un tuk-tuk en direction de "Muang Boran" (litérallement "La cité ancienne").
Petit apparté:
Le tuk-tuk est un des moyens de transports typique de Thailande. Un tricycle motorisé très coloré (et bruyant) qui emporte 2 ou 3 personnes en plus du conducteur. On peut en fait monter à 6 passagers si ils sont dimensionnés "local" et aventureux. L'engin utilise un moteur à Gaz. Donc pas si polluant que ça. D'ailleurs beaucoup de véhicules sont passé au gaz ou aux aro-carburants, ce qui fait que Bangkok a divisé par 3 son niveau de pollution en 10 ans. Le tuk-tuk a aussi l'avantage de parfois pouvoir se faufiler dans les bouchons et est moins cher... Lancé, la bête peut monter à 70km/h.
En l'occurence, le tuk-tuk était pas forcément le plus approprié... Mais j'ai fait un caprice. Il faisait beau et pas trop chaud. J'avais envie de prendre l'air.
Et l'air, on a continué à "le prendre". "Muang Boran" est ce qu'on appellerait chez nous un conservatoire architectural. Dans un grand parc en forme de Thailande ont été déplacés (ou copiés lorsqu'ils n'étaient pas démontables) les plus beaux exemples d'architecture Thaï. Plus d'une centaines de temples, maisons traditionnelles et palais de toutes les régions et de toutes les époques sont ici regroupés. L'entrée inclut la location de vélos, qui permettent de parcourir le parc plus sereinement. C'est franchement splendide, et même si le fait de savoir que certains ne sont que des répliques réduit un peu l'émerveillement, ça n'en était pas moins un très agréable moment (plus de photos sur Flickr).
Ensuite, nous avons repris le taxi, pour rejoindre la mer à une dizaine de km de là. Un spectacle assez surprenant nous attendait. Des milliers de mouettes tournent en cercle le long d'une jetée, attendant que les badauds leur jettent des petits morcaux de pain. La mouette n'est pas bete semble-t-il, car elle prend soin de ne pas "arroser" la main qui la nourrit: malgré l'énorme population autour de la jetée, celle-ci est presque immaculée. Ou alors c'est que la mouette n'est pas qu'un pigeon marin, mais un animal plus noble qui ne fait popo que dans la mer.
Pour terminer correctement la journée, il ne manquait qu'une chose: du shopping. Et ici, c'est possible environ n'importe où. Il n'a pas fallu chercher longtemps avant de trouver un marché de nuit où s'entassent vendeurs de vêtements, chassures, montres et téléphone portables.
C'est un peu fatigués mais vraiment heureux de cette journée que nous sommes rentrés à Bangkok, et couchés avec les poules.
Ce matin (dimanche), nous nous sommes du coup levés assez tôt. J'ai bien fait de pas veiller pour regarder France-Angleterre (passons). Après avoir échangé les diverses photos quenous avons pris la veille, nous avons décidé de faire une journée cuisine.
Ce midi, j'ai donc cuisiné du poulet à la citronelle (une adaptation d'une recette que Hélène m'avait apprise, avec 2-3 techniques apprises pendant mes cours de cuisine thaï). San se chargeait de faire cuire le riz en bonne et due forme et Nuch faisait la vaisselle.
Petit apparté n°2:
Le Riz!!! Plat de base en asie, tout le monde le sait. Cependant, visiblement, en France, on sait pas faire cuire correctement du riz. Alors petit cours à l'usage de mes compatriotes. D'abord, le riz cuisson rapide et en sachet... oubliez! Montrez ça à un Thai, et il aura la même réaction que lorsqu'un américain nous montre son fromage en bombe. Un mélage d'étonnement, de dégout et de dépit. Le riz, c'est du riz, et ça s'achete en sac (ici le mini, c'est le kilo, la norme étant le sac de 5kg). Pour préparer un bon riz, c'est en fait pas trop dur. D'abord, il faut laver le riz (oui oui!). Mettez donc la quantité désirée au fond de la casserole, ajouter un peu d'eau froide et remuez doucement. Videz l'eau troublée, et recommencez (2 à 3 fois, jusqu'à ce qu'elle ne se trouble plus trop). Répartissez bien le riz au fond de la casserole et ajoutez de l'eau claire jusqu'à environ 1cm au dessus du riz. Pour tester, mettez la main à plat sur le riz, l'eau doit légèrement recouvrir les doigts. Mettez sur le feu et lorsque l'eau bout, couvrez et baissez le feu de façon à ce que ça se contente de conserver l'ébullition (mais pas plus, sinon, ça va coller au fond). Laissez couvert et essayez de pas soulever trop souvent le couvercle. Le riz est prêt... quand il n'y a plus d'eau (environ 25 minutes). Retirez du feu (histoire que ça colle pas). Touillez un peu et laissez encore couvert quelques minutes avant de servir. Voilà! Et même pas besoin de passoire. L'utilisation d'une cuiseuse à riz facilite la chose. Il y a des repères pour l'eau et le riz, et la cuisson se règle automatiquement et s'arrête lorsque c'est prêt, tout en gardant le riz chaud presque indéfiniment.
Bref. Après un bon repas (car c'était bon), nos velléités culinaires se sont réveillées. Nous avons donc fait un petit tour au "Villa Market" du coin, un supermarché où il est possible de trouver du fromage, de la crème fraiche et autres articles exotiques (que ce soit européens, japonais, indiens etc...)
Au programme:
- Quiche au Jambon
- Fondants au chocolat (les fameux "kitu")
- Thé indien "massala" (recette ramenée d'inde par San, un thé au lait et aux épices)
L'occasion pour San et Nuch de faire un peu de cuisine française (et de découvrir que c'est pas si sorcier que ça) et pour moi de tester si, malgré la distance et le changement de certains ingrédients (le gruyère rapé, pas trouvé) on arrive à quelque chose. Et ça à marché, pour le plaisir de tous.
Vendredi soir, j'organise avec San une soirée "pool-party" autour de la piscine de la résidence. L'occasion de "marquer" mon arrivée. La quiche a donc été un test de faisabilité pour une fournée un peu plus importante en prévision de vendredi.
Test réussi!