Batwoman #4

Par Katchoo86

Honnêtement, je dois vous avouer qu’il est un peu difficile pour moi de pouvoir chroniquer ce quatrième numéro de Batwoman, car je vis actuellement des moments pas très gais. Et pourtant j’avais attendu ce nouvel épisode avec tellement d’impatience et d’enthousiasme (comme tous les autres, me direz-vous), mais des évènements personnels ont bien réussi à altérer  ce petit moment de bonheur jouissif , mon moment à moi ou je retrouve mon héroïne, celle qui me rend fière de lire des comics, fière d’être lesbienne, fière d’être moi.
Je brûlais en effet de connaitre ce fameux “morning after”, comment JH Williams III allait-il réussir à négocier la relation Kate/Maggie à ce stade de l’histoire, allait-il suggérer les moments intimes de cette première fois avec la justesse et la finesse que nous lui connaissons, ou allait il une fois de plus mettre son immense talent au service d’une des plus belles scènes d’amour jamais dessinée dans l’histoire du comic-book ? Dit comme ça, je pense que vous avez déjà deviné la réponse.

A vrai dire, pouvait-il en être autrement ? Pouvions-nous faire demi-tour ? Williams III ose ce que personne n’avait osé dans un comic mainstream auparavant, une scène d’amour entre deux femmes, sans voyeurisme ni facilités hétéronormées, et cela dans une succession de splash pages (Haters gonna hate)  où s’accole le sort tragique de la flamboyante Flamebird. C’est juste phénoménal.

Car ne vous méprenez pas, ce nouveau numéro est bel et bien tragique et rempli d’incertitudes, pleinement dans la continuité du précédent, tant et si bien que l’étau se resserre à vitesse grand V pour Batwoman, et à tel point que moi même je ne peux en prédire la suite. Ici encore, de nombreux indices sur l’intrigue-l’enquête- nous sont donnés avec parcimonie, ce qui nous aide à y voir un peu plus clair, tout en nous laissant sur notre faim, forcément.
Et en même temps, on ne peut pas aborder ce Batwoman #4 sans évoquer le personnage de Cameron Chase qui est ici extraordinaire, machiavélique, parfaite, je ne peux m’empêcher désormais de vouloir me commander la série crée par Williams III dont elle porte le nom.

Comme à leur habitude désormais, JH Williams III et W. Haden Blackman nous offrent le grand frisson, une immersion totale dans un univers à part, une aventure sans nulle autre pareille, un choc visuel à chaque page qui épouse avec justesse une vision touchante et vibrante d’un auteur pour son héroïne, c’est une déclaration d’amour, une expérience qui fera date dans l’histoire de la BD US, je suis sûre que dans quelques années on parlera d’un avant et d’un après Batwoman.