Ce serait un peu au-dessus de la réalité de dire que l'équipe en rêvait depuis 10 ans, mais pas tant que çà.
La distinction Pôle national des arts du cirque confèrera à l'Espace cirque d'Antony une notoriété supplémentaire et consacre en quelque sorte la qualité du travail accompli.
L'endroit draine des spectateurs venus de loin et le mouvement n'est pas près de ralentir puisqu'Antony est le seul à bénéficier de ce label en région parisienne.
Les hôtesses avaient déjà revêtu leur tenue d'hiver pour le spectacle d'inauguration, au titre énigmatique, Géométrie de caoutchouc, et sur lequel je reviendrai très vite. Une longue veste confortable (il faut dire que l'an dernier il neigeait dru à cette même époque et qu'elles travaillent pour partie à l'extérieur) siglée pôle national ...
En prévision d'une météo peu clémente, ou pour fêter l'évènement, l'équipe avait prévu un vin chaud qui délia les langues après le spectacle, suscitant de passionnantes discussions. Les uns ont vu une chorégraphie quand d'autres soutenaient qu'il s'agissait bien de cirque.L'arrivée du ministre de la culture ne passa pas inaperçue. Une meute de photographe s'est ruée et a fait crépiter les flashs. Tous les "officiels" en bénéficièrent comme Georges Siffredi, le président de la communauté des Hauts de Bièvre (et maire de Châtenay), Patrick Devedjan, président du Conseil général (et ex-maire d'Antony), sans oublier le sous-préfet d'Antony, avec sa casquette de lauriers. Frédéric Mitterand avait donc fait le déplacement et s'il n'a pas coupé de ruban symbolique, il a fait un discours très sensible, louant le travail d'Aurélien Bory, le metteur en scène, tout autant que la détermination de Marc Jeancourt, le directeur de l'Espace et des deux théâtres associés, Firmin Gémier et la Piscine.
C'est avec discrétion qu'il tenta de tendre la main vers un petit gâteau et un verre comme on peut en juger sur la photo ci-dessous.... tandis que Marc répondait patiemment aux interviews, avec la pédagogie qui le caractérise, le pourquoi du comment de la labellisation, et ses conséquences.
Son discours de remerciement ne manquait pas d'humour puisqu'il a d'abord donné trois raisons de ne pas soutenir ce projet autour du cirque contemporain : le niveau d'engagement des collectivités locales, la permanence du cirque traditionnel et le nombre de salles de théâtre rénovées partout en France, et surtout en région parisienne (qui ne compte pas moins de 55 théâtres pour 36 communes).
Ces réserves ne faisaient que justifier a contrario l'importance d'un chapiteau, quand on sait que l'État soutient les dossiers quand ceux-ci sont financés par les collectivités locales et que la dimension d'innovation est un atout indéniable que l'Espace cirque a déjà remarquablement démontré.(relire les billets consacrés à cet art)