Ce jardin reste une belle balade à entreprendre, seul, à deux ou en famille élargie, dès qu'un rayon de soleil est propice. Certes il draine un monde fou mais il est suffisamment vaste pour que chacun ait de l'espace. Le Luxembourg offre, en réduction, de beaux espaces de poésie. Des rocailles, dans un style rococo, protégées des regards par de longues dégoulinades de lierre.On ne s’y sent jamais seul sans pour autant être oppressé par la foule, même un dimanche après-midi. Il est toujours loisible de lire calmement à l’ombre d’une statue.Les gardes surveillent à distance, se faisant discrets, au plus près des bâtiments, désertant leur guérite. Quelques champignons laisseraient croire que nous sommes en sous-bois et font oublier que le jardin est à deux pas du Panthéon. Le dôme de l'édifice joue à cache-cache entre les perspectives. Actuellement c'est le chrysanthème qui explose de couleurs flamboyantes. On le voit partout. Il sature l'espace. Aux Pays-Bas, comme aux États-Unis, cette fleur est symbole de bonheur et il est fréquent de la trouver dans les bouquets de mariage. La "fleur d'or" y orne fréquemment les tables et les halls des hôtels. C'est aussi une fleur de saison. Ce qui lui valut la funeste destinée de devenir par la « faute » de Poincaré, une fleur de cimetière, depuis le 11 novembre 1919 quand il ordonna le fleurissement des tombes et qu'il n’y avait alors que cette variété de disponible dans les jardineries.Le chrysanthème demeure pourtant capable de porter de romantiques messages quand on observe la délicatesse de ses corolles. Quelques fleuristes eurent l'idée de la désigner sous le nom de Tokyopour gommer son image funéraire et rappeler son caractère sacré au Japon où elle est le symbole de la famille impériale depuis le XIII° siècle.On la cultive dans ce pays depuis le VIII° siècle. Elle n'est arrivée en France que mille ans plus tard, grâce à Linné.Le Luxembourg présente malgré tout de vastes pelouses. Il est inhabituel de le regarder sous cet angle là, non ? On le connait davantage pour son grand bassin et ses modèles réduits.Les enfants prennent toujours autant de plaisir à faire voguer leurs bateaux que leurs pères, et leurs grands-pères avant eux. Alors que des oiseaux marins piaillent et battent l’air de leurs ailes. Faisant oublier que l'hiver est pour ... disons après-demain ...