Nicolas Sarkozy et son gouvernement préparent l’opinion à une très prochaine perte du triple A de la France. Après s’être fait le chevalier garant du maintient cout que coute de cette note, Nicolas Sarkozy cherche maintenant à expliquer que tout cela n’est pas si grave compte tenu de l’instabilité de la période que nous traversons.
De son coté, le candidat François Hollande et le parti socialiste cherchent bien sûr à tirer profit de la situation en soulignant la gravité d’une dégradation de note pour les intérêts du pays. C’est de bonne guerre électorale, même si on peut s’étonner au passage de voir un parti de gauche donner une telle importance aux marchés.
Tout cela donne cependant comme une impression de jeu politicien plutôt artificiel au vu des convergences entre le PS et l’UMP sur le sujet du traitement de la dette. On aimerait quelquefois que nos élites s’occupent un peu plus des vrais problèmes.
Pour en revenir au triple A, il faut se rappeler que les agences de notations ne font que donner une information aux marchés, et que les marchés traitent celle-ci comme une information parmi d’autres. La dégradation des Etats-Unis n’a par exemple rien changé aux taux d’intérêts de leurs emprunts.
En faire un enjeu de chamaillerie politicienne c’est une nouvelle fois pour le PS et l’UMP une manière de déplacer le véritable objet du débat : pourquoi devons nous payer à des banques privés des intérêts pour de l’argent qui correspond à des investissements dans notre développement ?
Le traitement de la crise devrait commencer par une véritable évaluation qualitative de la dette et des intérêts qu’elle génère, en toute transparence.
En voulant prendre Sarkozy à son propre piège, François Hollande risque une fois encore de donner l’impression qu’il n’a rien à proposer et surtout donner l’image d’un parti socialiste très très proche du monde de l’argent dont il a épousé les thèses.
Décidément les images marines semblent coller à la peau du candidat des socialistes mais à nager à contre-courant, on peut finir par se noyer …
Publié sur LaDette2012.fr