Bruxelles anormalement dépeuplée en ce mercredi venteux et pluvieux, la Grand Place balayée par des rafales, les échoppes de Noël tristement abandonnées et un Beurskaffee attendant une hypothétique clientèle, probablement confortablement installée devant un écran illustrant les
exploits d'un Sporting mauve!
Programme pourtant attrayant dans le cadre d'Europalia Brasil: Tulipa Ruiz!
A 21h, madame s'inquiète, où restent les Amazoniens?
Tu lui
avais caché le quart d'heure académique et tenté de l'amadouer en lui offrant une Grimbergen!
Comme pressenti, à 21h20' un quartette monte sur scène, ces musiciens s'avèreront de premier ordre: Luiz Chagas ( le papa de la belle) et Gustavo Ruiz, irmão de la tulipe, aux guitares- Caio Lopez à la batterie et Marcio
Arantes à la basse, claviers et programming.
Une courte intro et arrivée de la donzela Tulipa Ruiz, imposante et vêtue décontractée, tout comme les mâles, d'ailleurs.
Oui, mon ange?
Elio, vu dans une brasserie place St-Jean, même sans noeud rouge est plus élégant!
Epouse le!
18ª
edição do Prêmio Multishow de Música Brasileira ( septembre 2011):Melhor Cantora - Tulipa Ruiz!
Son premier album 'Efêmera' voted the best Brazilian album of 2010 by Rolling Stones Brasil!
Au vu de la prestation d'hier soir on peut le comprendre: un concert rafraîchissant, souriant, dynamique assez éloigné de l'image brésilienne traditionnelle: de la pop tropicale ( MPB= Música
Popular Brasileira) teintée de jazz, de rhythm'n blues, de rock ou de funk ayant ravi le Beurs!
Le pétillant 'Efêmera' entame le récital: voix claire, refrain sucré, un rythme appelant à l'insouciance, à la nonchalance, la Sao Paulista y ajoutant un bref concerto de trompette buccale.
Celle qui il y a longtemps a dit oui devant le maire se dandine sur son siège: c'est gagné!
Tout aussi chaloupé et enchanteur: ' Da Menina'.
Quelques mots en français coloré pour se présenter et la fleur d' attaquer 'Pontual'.
Un couple a décidé de se trémousser aux sonorités vaguement bossa nova de cette plage sensuelle, le Beurs a le sourire aux lèvres, bye bye la morosité ambiante et le sentiment de nausée provoqué par une actualité tragique.
Bruxelles, my English is broken, my French, too, Marcio servira d'interprète: music transcends the language, voici ' Pedrinho', ritournelle foraine soudain alourdie par une guitare surf et une basse de plomb pour virer carrément rock.
'Do Amor' une première ballade romantique drapée d'effets vocaux accordéon, faisant rougir la tulipe plastifiée jouxtant son verre d'alcool.
On reprend le tracé MPB avec l'enjoué 'Aqui'.
Un superbe Brazilian jazz: ' Só Sei Dançar Com Você', suivi du highlight du set, une cover sensationnelle de 'Da Maior Importância' de Caetano Veloso.
Du r'n'b torride et dégoulinant, avec une sulfureuse envolée de guitare, proche des accords de 'Day Tripper' des Beatles.
Tu y ajoutes une interprétation physique et théâtrale, Tulipa à quatre pattes, puis couchée, pour donner vie au texte.
Un grand moment!
'Às Vezes' rayon jazz/funk/pop, la voix se baladant dans les zones haut perchées.
Dancing time, now: ' Brocal Dourado', de l' humour, une bonne humeur communicative et du swing.
'Sushi': oublie les Nippons, le vinaigre de riz et abandonne toi aux rythmes veloutés de cette romance raffinée.
Séquence gazouillis oiseau des îles pour amorcer la dernière, le funky 'A Ordem Das Árvores', pour lequel Gustavo et Marcio se sont échangés leurs instruments.
Superbe tableau de carioca funk, servi bouillant!
65' ayant semblé fort courtes!
Bis
'Cada voz', du rock!
Guitares en virée, basse et drums vrombissants; une tulipe énervée: final éblouissant!
Un pousse-café avec une amie, Mira, en guest: une version slidée de 'Efêmera, la rengaine coquine donnant son titre à l'album.
Les copines se marrent en duo de trompettistes sans instrument.
Désormais, Tulipa Ruiz compte une cinquantaine de nouveaux fans!