Noël approche à grands pas, et la question, hors mis les derniers cadeaux à trouver à la dernière minute, est : Que vais-je faire pour le nouvel an ?
C’est mon angoisse chaque année. Dans l’imaginaire collectif, c’est la soirée à ne pas louper, où l’on est obligé de faire péter l’habit de lumière et surtout de faire une fête mémorable. La simplicité n’est pas de mise, vous ne vous voyez pas, le 2 janvier près de la machine à café dire à vos collègues ou camarades de classe :
“T’as fait quoi alors pour le nouvel an ?”
“J’ai maté le Crazy Horse sur FR3 et fait le compte à rebours avec Arthur sur TF1 en mangeant du paté Auchan”.
“ah.”
Et oui, quelle honte, il est tellement plus fascinant de pouvoir répondre quelque chose comme :
“Alors ta soirée du 31 ?”
“J’étais à New York en haut de l’Empire State Building dans une soirée ultra privée uniquement sur invitation virtuelle avec flash code, en buvant du Krugg avec Jude Law, pendant que Madonna faisait un show privée de son nouvel album en avant-première. Le pompon c’est quand on a tous fini dans la piscine à débordement en méga partouze. Une vraie chaudasse cette Lana del Rey !”
“Hannnnn !!!!”
Ce n’est pas simple. Donc chaque année c’est le même stress, on motive ses amis, les amis des amis et on se retrouve confronté régulièrement au même cas de figure : rassembler ses amis devient la mission. John a un ami australien qu’il a pas vu depuis 5 ans qui débarque. Marie le fait en famille car elle les a pas vu à Noël. Chloé part à Londres, seule, faire la tournée des bars (bah oui, au moins elle était à Londres, c’est moins la honte que de dire qu’elle a fait la tournée des bars à Chatelêt). Mickaël lui le fait avec ses collègues. Etc etc. Donc en gros c’est soit le nouvel an, je le passe seule, soit j’organise une soirée pour 1000 personnes, où je suis obligée d’inviter des tas de personnes que je ne connais pas.
Il y a 2 ans, j’ai donc organisé un nouvel an. Limitant les invitations, mon appartement n’étant pas le château de Versailles. Nouvelle galère en perspective ! Une fois les invitations lancées, les premières réponses font surface :
•1 – Cool, j’ai déjà 6 invitations pour des mégas teufs, je te tiens au jus. (Je suis trop overbusy)
•2 – Oui super, mais je sais pas si je serais là (on ne sait jamais si quelqu’un m’offre un tour du monde à Noël)
•3 – Y’aura qui ? (j’ai peur de me faire chier)
•4- Je peux venir avec quelques amis ? (J’arrive avec 10 pique assiettes)
•5- Faut ramener quelque chose ? (radin)
•6- Je ne réponds pas de suite, genre j’ai pas vu le mail. (j’habite en banlieue et je n’ai pas envie de me faire chier à monter sur Paris le soir du 31.)
J’en oublie surement beaucoup, mais rien que ça suffit à s’arracher les cheveux. J’ai fini par annuler la soirée, lassée de devoir lutter à rameuter mes amis. Oui mes amis, le snobisme parisien est assez pénible, j’aimerais parfois un peu de simplicité. Oui ou non. Est-ce si compliqué ?
L’année dernière fut assez révélatrice. En janvier, j’apprend que mes amis proches ont tous, sans exception, passé la soirée seuls ou en amoureux. Comme moi. Personne n’a osé prendre son téléphone, envoyer un mail, par honte de passer pour un naze auprès des autres. A force de chercher la soirée idéale et parfaite (qui ne le sera jamais) et de concourir à l’histoire la plus dingue à raconter pour se faire mousser, on en arrive à des situations absurdes. Alors on a tous conclu que cette année, on le ferait ensemble. Un an à l’avance c’etait acté.
La simplicité a du bon parfois, mon nouvel an sera mémorable cette année, car avec mes amis, et sans chichis.
Champagne et bonne fête de fin d’année à tous et à toutes !
Victoire.