Interdit de cité au travail, le rire ? Pourquoi le bureau ne serait-il que l’antre de la rigueur et de la concentration ? Une idée commune veut ainsi que le rire nuise à la productivité au travail. Si l’humour est bon pour le moral et la santé, pourquoi ne le serait-il pas pour sa carrière ?
D’ailleurs des études le prouvent : l’humour est un excellent outil de management ! Le sociologue Jawad Mejjad affirme dans son livre Le Rire dans l’entreprise. Une analyse compréhensive du rire dans la société, que le rire a été progressivement « recyclé » au XXe siècle pour devenir un outil de management capable de resserrer les liens entre les salariés et de leur permettre de lutter contre le stress. Une conception partagée par les salariés : quand Monster interroge les Européens sur leur méthode pour résister au stress au bureau, 39% d’entre eux répondent : « voir les choses avec humour et dérision ». Un écho à la formule célèbre de Groucho Marx : « un clown est comme une aspirine, excepté qu’il agit deux fois plus vite ».
Et le phénomène n’est pas récent. Depuis quelques années déjà, des cabinets développent des ateliers en « rigologie », des audits humoristiques et consorts pour encourager les éclats de rire en entreprise, « développer optimisme, énergie positive et culture de groupe » et désamorcer les conflits.
Sur les offres d’emploi, les mentions « bonne humeur » et « sens de l’humour » se multiplient dans les cases profil. Gaëlle Picut, rédactrice en chef adjointe de Personnel, la revue des DRH, expliquait à Challenges que du côté des salariés, « l’humour et l’ambiance de travail sont très importants. C’est le deuxième critère cité, après l’intérêt du poste ».
Une donnée que les grandes écoles de management ont bien intégré. D’octobre à décembre vient d’avoir lieu le 1er festival de l’humour inter-écoles de commerce, le ‘ESC LOL Tour’. Le concept ? Donner leur chance aux meilleurs étudiants humoristes de faire la première partie d’humoristes reconnus.
Introduire l’humour dans l’entreprise peut avoir bien des avantages. Mais pas que. L’hebdomadaire Challenges raconte ainsi une anecdote arrivée chez Danone : « Une veille de vacances, Pierre, cadre chez Danone, a décroché son téléphone pour passer, avec l’accent belge, une commande géante pour le plat pays à un collègue. L’intéressé est tombé dans le panneau à pieds joints, puis en a ri. L’après-midi, Pierre reçoit un coup de fil pour un gros contrat. C’est une femme au fort accent de l’Est qui lui parle. Il pense à une vengeance et répond avec désinvolture à la dame, qui n’est autre que l’épouse d’un gros actionnaire de la société. Seule une belle lettre d’excuses a sauvé le farceur du licenciement ». Histoire d’éviter certains dérapages, avec l’humour mieux vaut donc respecter le bon dosage.
A votre tour de nous faire part de vos anecdotes de bureau les plus drôles !