Chaque année, un Français moyen jette 7 kilos d'aliments non consommés et encore emballés. A ce chiffre, s'ajoutent les restes de repas, fruits et légumes abîmés, pain (...), ce qui aboutit au chiffre de 20 kilos de gaspillage par an. Et pourtant... Apprendre à mieux consommer, en évitant d'acheter au-dessus de ses besoins et en déchiffrant les dates de péremption permettrait de réduire cette hécatombe.
Dans la majorité des foyers, le réflexe est le même : une fois la date de péremption dépassée, ouvert ou non, le produit va directement à la poubelle, ou dans le meilleur des cas, au compost... Or, il faut savoir que même une fois dépassée, ces aliments peuvent être consommés, parfois jusqu'à 4 semaines après le dépassement. Mais attention, tous les produits ne subissent pas les même altérations au-delà de ces dates.
DLC ou DLUO : deux dates limites et deux significations différentes
Tout d'abord, il est essentiel de différencier DLC et DLUO.
- La DLC est une date limite impérative qui est apposée sur les denrées périssables préemballées susceptibles, après une courte période, de présenter un danger immédiat pour la santé humaine. Sur l'emballage, elle prend la forme de " A consommer jusqu'au... ". Il est préférable de respecter cette date dans les un ou deux jours (surtout pour la viande et autres produits issus d'animaux), même si les industriels ont tendance à voir cette DLC à la baisse.
- La DLUO est une date indicative qui est apposée sur les denrées préemballées qui, une fois la date passée, peuvent avoir perdu tout ou partie de leurs qualités spécifiques, sans pour autant constituer un danger pour celui qui les absorberait. Ainsi, la DLUO se présente sous la formule " A consommer de préférence avant... ". Si vous lisez " de préférence ", pas de panique donc, car une fois dépassée cette date, il est certain que vous pouvez encore consommer ces aliments. Il s'agit d'une approximation qui n'indique pas du tout que votre aliment deviendra dangereux au-delà de cette date. Vous risquez (à peine) de constater que leurs qualités gustatives ou leur texture sont altérées, indiquent ainsi l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et la DGCCRF.
Des produits moins "à risque" que d'autres
Concernant la DLC, le meilleur des conseils anti-gaspi est de rester vigilant au moment de l'achat, pour ne pas se faire avoir en achetant un produit sur le point d'être périmé ! Sachez cependant que pour l'Anses, les yaourts sont des aliments à risque minime pour lesquels dépasser la DLC de quelques jours ne présente pas de risques d'intoxication. D'après un dossier du magazine 60 Millions de consommateurs en paru en janvier 2011, il est possible de dépasser de quelques jours la DLUO d'un pot de crème fraiche non ouvert et de deux semaines la DLUO des frômages à pâte cuite et/ou à base de lait pasteurisé.
En revanche, charcuterie et fromage au lait cru sont des aliments à haut risque notamment pour les personnes sensibles (immunodéprimés (cancer, sida...), enfants, personnes âgées, femmes enceintes). Et au contraire, l'Anses précise qu'il est préférable de consommer les poissons et fruits de mer bien avant le dépassement de leur DLC.
Enfin, fiez-vous à votre nez et à l'aspect de la denrée : si ça sent mauvais, ça aura mauvais goût, même si ce n'est pas dangereux pour la santé.
Bon à savoir : sauf le lait cru ou les rillettes, ce sont les producteurs eux-mêmes qui établissent la date de péremption en effectuant des tests de vieillissement et des tests microbiologiques sur chaque produit. Il peut donc exister des variations d'une marque à l'autre.
Célia Garcin