American Horror Story // Saison 1. Episode 11. Birth.
Avant dernière plongée dans l’univers de cette maison hantée par de dizaines d’esprits avant un final qui s’annonce explosif. La série arrive à plonger son téléspectateur avec cet épisode dans tout ce qu’il y a d’excellent dans la série. Il faut dire qu’il y avait Tim Minnear derrière l’épisode, donc il partait déjà avec un des plus gros avantages qu’il soit, un scénariste à qui l’on doit de magnifiques épisodes de Buffy (et accessoirement d’Angel). « Birth » ne pouvait donc pas être un raté, et c’est justement une énorme réussite. Je pèse mes mots mais c’est bel et bien le cas. La série aura su prouvée en 11 petits épisodes qu’elle est plein de choses à la fois. Elle est perspicace, fun, horrifique, et encore pleins de choses à la fois. Ce n’est pas la scène d’ouverture avec un Tate encore gosse qui va me faire changer d’avis. Cette scène était excellente, elle permet de plonger aux prémices du côté dérangé du personnage. Tate est sûrement le personnage le plus excitant de la série dans tous les sens du terme. Il arrive à nous transformer dans un truc et surtout à nous faire douter de lui.
Car quand Violet lui demande si il se souvient de ce qu’il a fait, ce ne semble pas être le cas. En effet, il ne semble pas se souvenir qu’il est un meurtrier, mais il semble se souvenir uniquement de sa mort (dans la même chambre où est Violet maintenant d’ailleurs). Tate et Violet c’est aussi ce qu’il est arrivé de mieux dans les intrigues subsidiaires de la série. La relation de ces deux personnages, qui débute entre un être encore vivant et un être décédé et qui va se révélé plus tard être une relation entre deux esprits, voilà ce que je voulais au fond. Mais avec cette série, on ne sait jamais vraiment ce que l’on veut que lorsque l’on a les faits sous les yeux.
La réussite est là, je serais même tenté de dire qu’il ne manque rien, tout est parfaitement bien mis en place et le très puissant moment final entre Tate et Violet m’a… laissé sur les fesses et surtout « breathless ». C’était beau, très émotionnel mais justement, la série a tellement bien pénétré du regard les téléspectateurs qu’elle arrive à me toucher. Et cette scène là, c’est sûrement l’une des plus belles choses que j’ai vu dans la série. Et pourtant c’est cruel au fond, surtout quand on sen penche sur les propos, mais voilà, c’est aussi très beau. Tim Minnear a donné à ce moment un truc, sûrement ce supplément d’âme et de réalisme.
L’épisode s’appelle « Birth », il était donc temps de donner naissance aux deux enfants de Vivien, ces jumeaux de père différent. Mais bien avant ça, ce qu’il y a de passionnant c’est que l’épisode va revenir sur les personnages, notamment Constance et son envie de mettre ses mains sur ce bébé. Elle est folle, et surtout, Jessica Lange est parfaite. J’espère qu’elle ne va pas mourir, car son personnage est bien plus intéressant et passionnant vivant que mort. D’ailleurs, plus l’épisode avance plus son attirance pour cet enfant se fait ressentir. Au fond, le personnage est presque sous l’emprise du péché de la gourmandise, sérieusement, c’est excellent. D’excellents dialogues combinés avec d’excellentes scènes, et d’excellents acteurs : voilà ce qui est réussi.
Pour revenir au cas de Violet, cette dernière est trainée par son père pour aller voir sa mère à l’hôpital alors que cette dernière s’apprête enfin à rentrer à la maison retrouver la famille (et les horreurs qui se cache un peu de partout d’ailleurs). On aura alors droit à pas mal de trucs, notamment Violet qui se pose des questions sur comment annoncer à son père qu’elle est morte, qu’elle s’est suicidée sans le vouloir vraiment, qu’elle a de la peine et qu’elle aimerait retrouver la vie. La scène où Violet avoue à son père qu’elle est morte était très touchante. Cet épisode veut nous faire pleurer, et il y arrive, mais de façon très étrange aussi. Car on ne peut pas dire que American Horror Story soit une série des plus délicates avec nous.
L’accouchement de Vivien était une des scènes les plus étouffantes de la série. J’ai retenu mon souffle du début à la fin de la scène, c’était excellent, prenant, génial. Bref, vous l’aurez compris cette scène, malgré son côté oppressant est une très grande réussite de la série. La scène permet aussi de revoir un peu tous les protagonistes de la saison, comme Hayley par exemple, ou encore Constance, Moira, le chirurgien tueur en série, … Vivien va y laisser la vie, donc logiquement on va la retrouver dans la prochaine saison de la série à mon grand plaisir. Connie Britton dans son dernier souffle était la plus époustouflante des actrices, elle m’a bluffé. Je crois qu’elle me ferait presque regretter de ne pas être allé au-delà de la première saison de Friday Night Lights… J’ai presque honte voyez vous (mais j’ai pas aimé la série donc bon… ). Violet veut que sa mère la rejoigne, Ben veut qu’elle reste… A mon avis la suite de la saison et donc sa fin devrait être palpitante et teintée d’émotions que l’on ne soupçonnait même pas. La surprise est telle avec cette série. Il faut dire qu’ils ont vraiment su donné un second souffle à la saison avec cet épisode.
L’épisode permet également de revoir le couple gay, Chad et Patrick. On va découvrir que ces deux veulent voler les deux enfants, et vont d’ailleurs emménager la nurserie de façon à les accueillir (le souci de détail dans la déco est quand même impressionnant : le berceau rouge, avec de longs piques ressemblant aux cornes du diable, et l’autre blanc immaculé. La série joue encore sur le parallèle entre les deux : l’Ante Christ – probable – face à l’ensemble normal qui est celui de Ben et Vivien). Patrick n’est plus amoureux de Chad, il est mort malencontreusement et voulait quitter ce dernier afin de vivre sa vie avec un autre homme. Les diverses scènes sont excellentes, même les plus homophobes de toutes. D’ailleurs, pour s’adouber de tout scandale, Chad rappelle qu’une étude fait état du fait que les enfants vivants avec des couples de même sexe ne sont aucunement traumatisés par ça. Tate qui va tenter de séduire Patrick était fun, et j’aurais aimé que le truc aille jusqu’au bout, ça aurait pu être très drôle que Chad surprenne son homme au lit avec un autre. Le traumatisme aurait été beaucoup plus pertinent à mon avis.
Cet épisode c’est aussi le moyen pour Billie Dean de revenir et de nous raconter une petite histoire sur comment chasser les esprits de la maison simplement en brulant un de leur objet personne et en criant « Croatoan ». La série est très fun car elle use et abuse des us de diverses cultures pour s’en moquer plus loin. Là c’est bien le cas. J’adore. Au final, on se retrouve donc avec un grand moment. La série livre ici un avant dernier épisode complet et bon. Tout est suffisamment bien organisé pour que l’on y croie et surtout pour que l’on soit pris du début à la fin sans pouvoir dire « Ouf ». Il y a des moments chocs, d’autres touchants, et tout ça dans un seul et même épisode. Tim Minnear est parvenu à faire ce que l’on attend tous de cette série à mon avis, d’être de multiples sentiments à la fois, et d’utiliser toutes les strates d’intrigues que l’on suit depuis le début afin d’en faire un tout, un tout qui fonctionne et rutile comme une vieille moto.
Note : 10/10. En bref, une fois de plus voilà un épisode qui arrive à faire tout ce que l’on attend de la série. L’épisode apparaît même comme l’un des plus organisé de la saison, Tim Minnear you rock.