De jeunes Tunisiennes devant les affiches électorales du 23 octobre 2011
C’est dans ce contexte qu’Aurélien Véron, président du Parti Libéral Démocrate, parti de centre droit français, viendra rencontrer du 4 au 6 décembre la nouvelle classe politique et les futurs dirigeants tunisiens à l’initiative du PSL, notamment les dirigeants du parti arrivé en tête de l’élection de l’assemblée constituante, Ennahda.
L’objet de sa visite est d’évaluer la situation de ce pays renaissant, et l’ajustement en cours des rapports entre la France et la Tunisie. La Tunisie est historiquement le pays à la fois le plus proche de la France et de l’Europe, et le plus moderne de la région sur les plans économique, politique, ou culturel. Mais comme l’ensemble des régimes arabes, les gouvernements français successifs ont soutenu le régime de Ben Ali. La chute du tyran va-t-elle entraîner une cassure dans ce lien ancestral qui constituait un pont animé entre le Maghreb et, plus largement le monde arabo-musulman, et l’Union Européenne ? La tentation identitaire ne risque-t-elle pas d’inciter les dirigeants tunisiens au repli sur le Maghreb et le monde islamique jusqu’à la Turquie, et à la fermeture vis-à-vis de l’Europe ? La défense de la culture et de la religion islamique par le premier parti du pays, Ennahda, ne risque-t-elle pas d’entrainer un recul sur la laïcité et la situation de la femme en Tunisie ? Aurélien Véron abordera toutes ces questions afin de répondre aux interrogations légitimes des Français.
Par ailleurs, d’autres questions restent ouvertes. La démocratie n’apporte pas la prospérité, et les révolutions n’aboutissent pas toujours à des transitions calmes et pacifiques. la France est bien placée pour le savoir. Quel modèle économique et social la Tunisie va-t-elle adopter à l’avenir pour assurer la prospérité du pays ? Malgré les commentaires artificiellement favorables aux réformes du régime de Ben Ali avant le Printemps Arabe, la liberté économique a reculé durant les dernières années du régimes. La corruption endémique, la limitation de la circulation des capitaux et un système bancaire verrouillé n’ont pas favorisé la croissance, le recul du chômage et l’amélioration générale du niveau de vie dans le pays. Le pouvoir est resté au service d’un cercle restreint de grands groupes au détriment des nouveaux arrivants et des petites entreprises ambitieuses. La Tunisie va-t-elle suivre le modèle des dragons asiatiques en ouvrant ses frontières, en favorisant les investissements étrangers et la création d’entreprise ? Ou va-t-elle au contraire, comme certains partis de gauche et syndicats le souhaitent, revenir à une économie planifiée, contrôlée par l’Etat et sa bureaucratie ?
Aurélien Véron écoutera les acteurs qui le recevront afin de rendre compte, de retour en France, de l’environnement économique, social, culturel et politique de la Tunisie. L’enjeu de ce voyage est important pour l’avenir des relations entre la Tunisie et la France.
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