« Modulation splendide de la douleur, le chant recoud ce que le cri déchire. »
J'aurais voulu être emportée par cette histoire au puissant potentiel. Celle d'Escarmonde qui pour être une femme libre s'enferme dans une cellule sacrée avant de se couper l'oreille.
Oui, j'aurais voulu vibrer pour elle, pour toutes les femmes qui se ne possèdent pas le luxe de choisir. Je me suis ennuyée. Terriblement. J'ai eu le sentiment de lire un documentaire, certes bien construit, sur la vie de quelques femmes au Moyen-Age.
Un rendez-vous manqué. Tant pis. Je chéris le souvenir du Coeur cousu.
Gallimard, 208 pages, 2011
Prix Goncourt des lycéens 2011
Extrait
« Car ce château n’est pas seulement de pierres blanches entassées sagement les unes sur les autres, ni même de mots écrits quelque part en un livre ou de feuilles volantes disséminées de-ci de-là comme graines, ce château n’est pas de paroles déclamées sur le théâtre par un artiste qui userait de sa belle voix posée et de son corps entier comme d’un instrument d’ivoire.
Non, ce lieu est tissé de murmures, de filets de voix entrelacées et si vieilles qu’il faut tendre l’oreille pour les percevoir. Des mots jamais inscrits, mais noués les uns aux autres et qui s’étirent en un chuintement doux. »