Lors de la Fashion Night Out, le mot d’ordre était de porter des talons de douze. J’avoue que ce n’est pas donné à tout le monde de trottiner en stilettos au pas de course pendant des heures. Certaines l’ont fait, avec grâce et avec réussite. Mais, il faut constater que cela allonge la silhouette, amincit parfois, galbe le mollet et vous rend terriblement féminine. De plus, celà agit sur le déhanché qui devient plus provocateur.
Les amazones nouvelle génération portent les talons comme on porterait des chaussons. Il suffit de voir Victoria Bechkam déambuler et rivaliser d’invention pour porter des chaussures de plus en plus hautes. L’escarpin est le prolongement de leur jambe. Et avec les plateaux, elles peuvent envisager de porter des talons de quinze.
A côté de ça, il y a des porteuses de plat, les rebelles des jolies gambettes qui ne s’imaginent pas autrement qu’avec des ballerines et des croquenots usés. J’en fais partie. Depuis le mois de novembre, je déambule avec des godillots, qui ne me quittent pas. Pas féminin, me lance t-on. Mais, je les adore. Alors, renie t-on sa féminité en portant des chaussures plates usées ou pas ?
Car porter du plat, c’est parait-il faire preuve de facilité et de fainéantise. Et souvent, la culpabilité m’envahit quand chaque matin, je chausse mes godillots au lieu de mes chaussures à talons, symbole de maîtrise de soi, de “control freak”. Même les ballerines sont accusées de rendre le pied “bête”, comme si la taille du cerveau était proportionnel à la hauteur du talon. Et depuis la course en escarpins de Sarenza, on semble nous dire que, maintenant, les modeuses peuvent courir à talons. Une façon de nous dire que l’on doit désormais être plus à l’aise avec et de reléguer le plat au placard.
Sophie Tagel
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