Depuis quelques semaines, j’enchaîne les voyages en avion. Ma consommation de lexomil a donc augmenté proportionnellement, les comprimés sécables s’étant imposés dans la gestion approximative de ma phobie croissante des aéroports, du décollage, des turbulences, des tenues bariolées des hôtesses (dans le désordre).
Sur le chemin de Pékin depuis Chengdu, j’ai eu la chance de voyager à côté d’un PNC chinois qui a su capter la nervosité que je croyais pourtant dissimuler mieux que personne en public. Je pense que c’est au moment où un téléphone s’est mis à sonner en plein décollage que la panique a pu se lire distinctement, en particulier au travers de ma recherche active d’un comprimé supplémentaire. Mon voisin s’est penché vers moi pour m’expliquer dans un anglais aussi parfait qu’apaisant « est-ce que vous pensez vraiment que si le moindre appareil électronique pouvait perturber le fonctionnement d’un avion, on laisserait les passagers à portée de leur téléphone après les avoir dépouillés de la moindre allumette avant de mettre un pied dans l’avion ? ».
Je ne saurai jamais si c’est grâce à la double ration de lexomil ou à l’implacable logique de la révélation que je me suis senti immédiatement rassuré. J’ai dormi pendant les 2 heures de vol pour fêter ça.
Je suis convaincu par l’expérience et je demande un membre du personnel navigant à proximité pour l’intégralité de mes prochains voyages en avion. Il doit bien y avoir une compagnie dans le monde qui propose ça, non ?