Etude : « Je fume donc je suis... qui ? »

Publié le 14 décembre 2011 par Pascaletfred

L’étude Ipsos-Pfizer* « Comprendre les comportements extrêmes liés au tabagisme » permet de faire le point sur les idées reçues qui gravitent autour des fumeurs et de leurs cigarettes... Loin des portraits figés, la psychologie des fumeurs revêt des formes complexes et ambivalentes. « Arrêter de fumer est une question de volonté », « les fumeurs n’ont pas conscience des risques auxquels ils s’exposent »,... Autant d’idées reçues qui peinent à recouvrir la complexité du rapport qu’entretiennent les fumeurs avec leurs cigarettes. Si la plupart d’entre eux fuient la gravité addictive du tabac et la nécessité d’un accompagnement dans une perspective de sevrage, la psychologie type du fumeur est loin d’être aussi évidente.
De l’habitude malléable à l’addiction déterminante

Pour 50% des fumeurs, arrêter de fumer serait difficile, certes, mais pas impossible.
Pour 44% d’entre eux, c’est l’idée de se dessaisir de l’habitude, du geste de fumer, qui renferme leur sentiment d’addiction.
Ils ne sont que 34% à recentrer ce sentiment autour de la nicotine.
14% des fumeurs se rassurent avec le fait d’être capable de passer plusieurs jours sans fumer
12% considèrent que fumer répond à un choix strictement hédoniste.
11% considèrent paradoxalement que le fait d’avoir déjà arrêté de fumer prouve qu’ils ne sont pas dépendants...
Les fumeurs sont prêts à tout pour s’assurer qu’ils peuvent fumer
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Fumer malgré les intempéries météorologiques (64%), malgré un mal de gorge douloureux (64%), ne pas assister à un événement au cours duquel il n’est pas possible de fumer (3%) et même mettre fin à une relation à cause de la cigarette (1%).
Trois chiffres clés

Près d’un fumeur sur deux (44%) préférerait ne jamais avoir allumé une première cigarette.
Près de la moitié des fumeurs considère que la nicotine est plus addictive que l’héroïne (45%) et la cocaïne (49%).
Près d’un fumeur sur deux (45%) a toujours un paquet de cigarettes sur lui.
Se sentir coupable

La majorité des fumeurs éprouve un sentiment de honte vis-à-vis des non fumeurs: 24% d’entre eux se sentent ainsi embarrassés ou coupables, tandis que 7% seulement disent tirer une vraie satisfaction de leur condition de fumeur. 15% déclarent ainsi mentir à leur médecin sur leur consommation de tabac, tandis que 3% d’entre eux vont jusqu’à leur taire leur condition de fumeur, 21% des fumeurs mentent à leurs proches sur leur consommation de tabac, tandis que l’entourage de 14% d’entre eux ignore qu’ils fument.
L’accompagnement

Dans une démarche d’accompagnement, 54% iraient ainsi voir leur médecin, à qui ils accordent la plus forte crédibilité en matière de conseil au sevrage tabagique (46%). L’environnement proche (amis, famille) est également présent dans la dimension de conseil et d’accompagnement : 33% des fumeurs se tourneraient ainsi vers lui s’ils étaient sur le point d’entamer une démarche de sevrage tabagique. 25% des fumeurs ont essayé d’arrêter de fumer après un échange avec un médecin (soit l’autorité la plus influente, avant les compagnons de vie (22%) et la famille (18%).
Je m’arrête si…

39% envisagerait l’arrêt du tabac si leurs fonctions pulmonaires étaient affectées, 38% s’ils en étaient réduits à s’allumer une cigarette après avoir quitté l’hôpital suite à un problème cardiaque dû au tabac. Chez les femmes, la situation est également assez critique puisque seul 20% d’entre elles seraient prêtes à arrêter de fumer lors d’une grossesse ou d’une période d’allaitement.
Plus d’infos sur : www.prevention-tabac.com

* Cette étude online a été menée en janvier 2011 par Ipsos, auprès d’une population de panelistes composée de 1 000 fumeurs, respectivement âgés de 18 ans et plus, et suivant une répartition par genre de 52% de femmes et 49% d’hommes. La majorité des panelistes (88%) fument depuis 6 à 10 ans et plus. Les chiffres révélés ici correspondent au volet français d’une étude menée à travers 16 pays.