« Le “Made in France” comme seule réponse à la désindustrialisation du territoire, aux ravages de la mondialisation, cette bienfaitrice. On s’en remet, et ce n’est pas nouveau, aux psalmodies des agences de communication. De B. Le Maire à F. Bayrou, en passant par le Parti socialiste normalisé à la sauce P. Lamy. Face à la crise économique et à la paupérisation massive des foyers français, les élites politiques ressortent la vieille antienne. »
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Ainsi commence l’un des toujours aussi excellents billets du collègue Vogelsong, dont je dois vous l’avouer j’envie les qualités d’écriture et de pensée, je le lui ai d’ailleurs déjà signifié. J’avais quant à moi l’intention en m’installant devant mon ordi de me jeter avec gourmandise sur ce même thème, c’est trop tentant. Mais l’on m’a manifestement devancé… avec talent. Et totale adéquation avec ma propre pensée sur le sujet, la finesse de la rédaction en plus.
Trente années de mondialisation (dite) heureuse, pour constater, édifié, que l’automobile hexagonale, ce fleuron, ferme ses pôles de R&D. Sur la longueur, l’entourloupe commence à se voir.
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Finalement, le “made in France” comporte beaucoup d’avantages. Les propriétés du nationalisme, bien en vogue, sans en avoir les contraintes. Elle permet à moindres frais de flatter le cortex reptilien tricolore, de s’occuper de la mondialisation, sans rien y changer dans le fond.
C’est aussi mon avis, et nous le partageons. Comme le dit Romain Blachier en commentaire dudit billet, « On retourne au gadget nationaliste. C’est bien triste. ». Dommage toutefois qu’il n’en tire pas les conclusions en termes d’orientation politique… On ne peut pas en effet jouer sur tous les tableaux : à la fois l’adaptation sans états d’âme à la mondialisation heureuse, la soumission au monde financier et aux sacro-saints marchés en passant par la fausse route de l’austérité et la traîtrise hollandaise des retraites, et se plaindre de cette nouvelle forfaiture faussement patriotique (nos élites s’en extraient volontiers) en forme de pirouette. Cacahuète. De Chine. Encore.
Pourtant, je l’aime bien Romain, j’ai appris avec le temps, à mieux le connaître, à travers ses écrits… Mais si l’on ne dit pas la vérité à ses amis (même virtuels) qui le fera ?
Qui leur dira, à lui et à nos cousins socialistes que, par delà les vieilles lunes productivistes et le (pseudo)pragmatisme socialiste, un autre monde est possible ? En luttant notamment plus fermement contre un système bancaire et financier, étroitement soutenu par une élite politico-médiatique et industrielle qui a montré son incompétence historique à diriger collectivement notre pays vers une issue sociétale plus soucieuse de l’intérêt colectif que des fortunes individuelles…
NB. je l’ai déjà dit, écrit, ressassé, et pourtant j’éprouve encore et toujours le besoin de le faire savoir de nouveau : je ne vois aucune raison qui justifie qu’il y ait davantage de chômeurs à l’étranger qu’en France, en achetant français, si tant est que ce soit techniquement possible…. Posons nous les bonnes questions : quelle organisation mondiale du commerce voulons nous ? Quelle convergence sociale plus harmonieuse mettons nous en place à l’échelon européen pour lutter plus efficacement contre toutes les formes de dumping et le repli identitaire des populations laborieuse (ou pas… qui voudraient bien…) qui les conduisent à se tourner partout en Europe si dangereusement vers les orientations politiques d’extrême droite et la xénophobie ?